Depuis les tentations au désert (Lc 4,1-13), Jésus ne cesse de s’affronter, directement ou indirectement (rejet de ses compatriotes Lc 4,16-30), au démon, le diable, le diviseur.
« Dans la synagogue, il y avait un homme ayant un esprit de démon impur » (v33). Le démon n’est-il pas ce qui parle faux en nous, comme le serpent au jardin (Gn 3,1-5) ?
« Jésus le menaça, en disant : « Tais-toi, et sors de lui. » Et le précipitant au milieu, le démon sortit de lui sans lui faire aucun mal » (v35). Le précipitant au milieu de quoi ? de la synagogue ? Des auditeurs ? De l’homme lui-même ? De ce lieu en l’homme, où se dit la parole de vérité ?
Au milieu du jardin se tenait l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2,9). La présence et les enseignements de Jésus au sein de cette synagogue, auraient-ils rejoint l’homme en son milieu, en ce lieu où s’entend en profondeur la parole qui fait la lumière, la vérité, qui donne vie et ouvre un chemin (Jn 14,6) ; de telle sorte que le démon le lâche ? L’homme semble avoir fait l’expérience du Royaume des Cieux tout proche (Mt 4,17) au point de le découvrir au milieu de lui (Lc 17,21).
L’homme n’a pas de nom ; les autres auditeurs sont également anonymes : « Ils » (v 21.32.36), « tous » (v36) ont écouté une parole qui les a frappés (v32), voire effrayés (v36). Mais à la différence de l’homme, ce n’est encore pour eux, semble-t-il, qu’un bruit (v37). La Parole a encore un chemin à parcourir en leur milieu pour être entendu en profondeur, afin qu’ils puissent dire : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68).
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