Luc 4,1-13

Pour ce premier dimanche de carême, nous lisons le récit des tentations du Christ.
Les tentations ? Nous pensons immédiatement pouvoir, argent, sexe, nous les connaissons bien, mais pour le disciple du Christ, la tentation la plus importante est celle qu’il a lui-même connue.
« Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain »
« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas »
La tentation bien normale de croire en un Dieu tout-puissant qui fait des merveilles pour surmonter les souffrances et les drames.

Une femme que j’ai connue au catéchisme m’écrit : « La schizophrénie, je ne croyais pas que j’aurais à la combattre toute ma vie. Cela empêche de faire des projets comme les personnes de la vie ordinaire. Pourquoi je suis croyante si Dieu n’enlève pas ma maladie ? »
S’il y avait un Bon Dieu, il y aurait moins de malheur ! là est la grande question et la raison essentielle de ne pas croire en Dieu pour beaucoup de gens. De fait, nous essayons de croire en un Dieu bon, attentif, miséricordieux, mais qui « ne fait pas de miracles » lorsque nos vies tanguent dangereusement.
Luc nous dit avec ses mots ce constat, il reprend les récriminations des Hébreux sortis d’Egypte mais errants dans le désert et se demandant si Dieu ne les avait pas abandonnés. Transformer les pierres en pains pour oublier les bons oignons d’Egypte !

Je comprends et respecte celles et ceux qui préfèrent ne pas croire en Dieu devant le malheur, la souffrance, les guerres. La foi ne donne pas une réponse bien ciselée, mais un chemin, une voie pour continuer la route. « Mon père était un araméen errant », c’est le premier « credo » dans le livre du Deutéronome 26,4-10.
Etre un araméen errant, c’est être en chemin, en mouvement dans la recherche de Dieu. Tous nous avons prié pour être exaucés et nous n’avons pas parfois reçu ce que nous espérions. Alors, pourquoi continuons nous à croire ? Quel visage de Dieu avons nous découvert s’il n’est pas tout-puissant ?
 » Pourquoi suis je croyante si Dieu n’enlève pas ma maladie ?  »
Chacun de nous peut reprendre cette question à son compte.
Malgré tout ! en quoi Dieu me fait vivre et espérer ?

Jacques THIERRY

Un commentaire

Ajouter un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.