Du Livre à la Parole vivante.

Prologue de l’Evangile de Luc, le chapitre 4 manifeste qui est Jésus : l’Oint du Seigneur, annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres, venu proclamer aux captifs la libération, aux aveugles la lumière, aux opprimés la liberté, proclamer une année de grâce par le Seigneur. » Lc 4,18-19 Tel est l’accomplissement de la parole du prophète Isaïe. Is 61,1-2. Discours programmatique de Jésus qui apparaît dans la synagogue de Nazareth comme Celui qui ouvre le Livre, devient le Livre vivant, le lit et se révèle Parole vivante du Père.

« Aujourd’hui, cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez. » Lc 4,21

Liberté inouïe du Messie qui rencontre incrédulité et septicisme des humains engoncés dans leurs convictions : « N’est-ce pas le fils de Joseph ? » Lc 4,22

 Comme pour leur rafraîchir la mémoire, Jésus se réfère alors aux sources du prophétisme à travers l’épopée de  Elie et Elisée son disciple. En ces jours-là, le peuple d’Israël conduit par le roi Achaz et son épouse païenne Jézabel refuse la parole de Dieu livrée par le prophète et se retrouve comme une terre desséchée et stérile. Au comble du paradoxe, Elie trouve l’hospitalité en plein territoire syro-phénicien, auprès de la plus pauvre d’entre toutes, une veuve n’ayant qu’un fils, prête à mourir.

Au temps de son disciple Elisée, c’est un général syrien lépreux, Naaman, ennemi d’Israël, qui, averti par une enfant juive à son service, se déplace vers l’homme de Dieu. Ce n’est qu’après bien des hésitations, une véritable descente en lui-même et l’écoute de ses serviteurs que cet homme, à l’humilité éprouvée, reçoit la guérison.

Il est clair que les choix de Dieu nous surprennent et nous déconcertent totalement. L’Esprit du Seigneur agit « hors frontière – hors norme. » Païen, étranger, ennemi deviennent amis de Dieu, choisi par Lui pour manifester sa Bienveillance aux hommes. De quoi nous émerveiller et nous laisser illuminer par la liberté de Dieu.