Avoir part à la mission de l’Envoyé
Voici une scène inaugurale, au même titre que la prédication de Jésus dans la synagogue de Capharnaüm (Lc 4,16-30), mais située dans la sphère de la vie ordinaire, dans l’élémentaire de l’existence des hommes et des femmes rencontrés par Jésus, l’Envoyé du Père.
Nous voyons, en premier lieu, une femme comme privée de vie, gisante, déjà étrangère à la dynamique de communion qui anime le cœur de la maison. Jésus se penche vers cette détresse et entre dans le combat contre les forces qui anéantissent la vie. Sa présence libératrice est germe de résurrection : elle fait lever pour nous établir « au service de l’amour ». La force retrouvée, ne se mue pas en pouvoir mais elle renforce le lien fondamental de la fraternité. L’élan redonné exclut tout retour sur soi et se multiple dans l’échange et la mutualité des communions de la vie.
Nous voyons alors les exclus se presser à la porte de la maison où Jésus demeure avec ses disciples. Par sa pratique d’accueil inconditionnel des plus vulnérables, par ses gestes de guérison qui délivrent de la maladie de l’exclusion, le Christ dévoile « son style » : il exerce souverainement son autorité, non pas de haut en bas mais de façon à faire entrer chacun dans la circularité du don du Père, don répandu à profusion sur la multitude des humains.
La nuit dut être courte ! Mais au matin, Jésus se retire en un lieu désert : proximité et distance. Ni son pouvoir libérateur exercé sans compter, ni l’avidité des foules, toujours en quête de satiété, ne peuvent l’assigner à résidence !
Seule compte la course de la Parole, la Bonne Nouvelle de la venue de Dieu au milieu des siens pour que, tous, nous puissions « avoir part avec Jésus » (cf. Jean 13,8) et entrer dans la mission de l’Envoyé du Père.
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