Le contraste entre la pêche nocturne infructueuse et la pêche diurne surabondante est saisissant. Entre les deux : une rencontre qui cependant ne semble pas être la première entre Simon et Jésus (Cf Lc 4, 38-39).
Le fait que Simon appelle Jésus « Maître » (v5) souligne le lien familier entre les deux. « A cette vue Simon-Pierre se jeta aux genoux de Jésus « (v8) : Seul endroit du récit où Simon est nommé Simon-Pierre ; Simon est déjà un autre Simon. Cette pêche surabondante, au point que les filets se rompent (v6) est pour lui comme une déchirure dans le filet du réel qui lui donne de percevoir quelque chose de plus grand qui le dépasse.
Dans sa culture juive, Simon conçoit la sainteté de Dieu comme devant être séparé du profane pour la préserver de toute souillure : « Eloigne-toi de moi Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (V8). Or Jésus l’appelle à dépasser sa crainte pour entrer dans une confiance filiale (v10) ; son état de pécheur n’est pas un empêchement à son envoie en mission. Peu à peu, Jésus lui fera découvrir que la sainteté de Dieu vient à la rencontre des pécheurs pour les guérir : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs, au repentir » (Lc 5,32).
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