« Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour. »
Le fils aîné se plaint : « … Jamais tu ne m’as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis » (v29). Même gagné à la sueur de son front, ce qui fait nourriture ne se prend pas mais se reçoit. Le pain, comme arraché de force, risque de devenir pain d’amertume : « … Jamais tu ne m’as donné… » ; Tout pain attendu comme un dû, également (v12-13).
Ce qui fait nourriture, c’est, tout à la fois, ce qui est donné et reçu et la manière dont cela est donné et reçu.
Le cadet « aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons » (v16). Qui nourrit les cochons ? N’est-ce pas leur gardien ? Ne pouvait-il se servir dans l’auge ? « Mais personne ne lui en donnait ».
Se laisser, mutuellement, percevoir devant l’autre comme manquant, c’est cela qui fait que le pain devient nourriture : un fils affamé de pain et un père affamé d’amour (v17-24) ; un fils affamé de reconnaissance (v29). Oser entrer en relation, oser demander c’est risquer de se voir refuser (v17. 30), risquer d’être dépendant d’autrui.
« Donne-nous, aujourd’hui, notre pain de ce jour. »
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