Jésus vient d’appeler Simon, Jacques et Jean sur un coup de filet extraordinaire … et ils l’ont suivi (Luc 5, 1-11). Ces premiers appelés étaient des hommes aguerris à la solidarité, juifs observants. Et voilà que Jésus appelle à lui maintenant un homme d’argent, profiteur, voleur, exclu de la communauté religieuse, marginal sous tous rapports.
En passant, Jésus le remarque et l’appelle : Suis-moi. Il le regarde non pas avec jugement comme les autres, mais tel qu’il le voit capable de devenir. Il lui ouvre une chance, un chemin, un avenir …
Et Jésus veut qu’il fasse équipe avec les autres ? Qu’ils deviennent frères ? Qu’ils fassent table commune et bourse commune ?
Il semble que pour Jésus, la solidarité des pêcheurs ne suffit pas pour créer la fraternité. C’est l’altérité qui est constituante de la communauté chrétienne. Sans cette résistance interne, parfois dérangeante, il n’y a pas de communauté évangélique ! Les autres disciples qui viendront compléter le groupe, et particulièrement Judas nous le font comprendre. L’Eglise n’est pas un clan d’amis ou d’initiés, elle est une communauté ouverte et en tension !
La table de la maison de Lévi est la première de l’Evangile. Elle en reçoit un surcroît de signification. Tous y sont accueillis, et particulièrement tous ces hommes et ces femmes de la marge. La table de Jésus est ouverte à tous, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du groupe.
Durant ce carême, sortons de notre zone de confort et de l’illusion d’être appelés parmi une élite. Et prenons risquons la rencontre avec ceux que l’Eglise considère comme indignes de siéger au repas du Christ.
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