Luc 5, 33-39

LA NOUVEAUTÉ QUI BOUSCULE

La Parole de Jésus, ce matin, a l’effet rafraîchissant d’un courant d’air d’enfant qui soufflerait dans une assemblée sérieuse d’adultes qui auraient envie de lui dire : « fais un peu attention où tu mets les pieds ! Vas jouer dehors ! ». Oui! la jeunesse échevelée bouscule.
C’est un peu ce que nous dit Jésus quand il donne l’exemple des outres et du vin : « Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” » (v.39). Le lecteur peut identifier dans ce bon et vieux breuvage : les sages, les savants et les riches de l’évangile… qui restent ensemble et séparés des autres (étymologie du mot « pharisiens »), bien au chaud à l’intérieur, pérennisant leur expérience de Dieu dans un savoir sur Dieu très sclérosant.
Or, nous le savons bien, notre Seigneur et Époux est bien celui qui nous surprend, car il est l’Inattendu qui jaillit du milieu de la nuit et le Sauveur qui nous fait traverser tous les ravins de la mort.

Cène, © Photo CSJ Caen

Il serait vain de trancher entre jeunes et vieux, – le prophète parle, d’ailleurs, de « jeunes et vieux qui danseront tous ensemble… » – mais ce que la parabole de Jésus donne à entendre, c’est que le vieux a une vision de fin et d’achèvement, tandis que le jeune ouvre à l’avenir et à une vie qui vient. Et, chacun de nous, quelque soit notre âge, avons besoin d’un horizon de sens vers lequel nous projeter, un chemin de possibles, une espérance où aller, un meilleur à croire.
La jeunesse a l’insolence de ne pas se focaliser sur la règle, mais sur la vie. Une liberté sans loi est un chaos, mais comme les rives sont la chance du fleuve, il est important de vivre l’aventure sur l’impétuosité des flots plutôt qu’assis sur la berge. « Avançons! » nous dit Jésus ! N’ayons pas peur de la radicale nouveauté : vêtement neuf, outre neuve et vin nouveau.
Osons, donc, innover et explorer ces sentiers inconnus que nous éclairent la Parole du Seigneur ! Ne nous focalisons pas sur la pureté ou les règles chères aux scribes, pharisiens et autres ascètes, mais rassemblons-nous autour de la table de la Joie des noces de Celui qui se rend présent au cœur de nos vies, maintenant, et sans référence à notre passé. C’est à une alliance éternelle que nous convie l’Époux présent en Jésus, communions donc au vin nouveau et revêtons le vêtement de fête.
« Heureux les invités au festin de l’Agneau » (Ap 19,9).

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