Comment faire pour vivre sans poser de jugement ? Cela semble impossible, car le moindre regard considère ce qu’il voit et apprécie plus ou moins favorablement ce qu’il perçoit.
Ce qu’il faut ôter de nos têtes et de nos cœurs, ce n’est pas le discernement, si nécessaire pour se situer de façon juste dans les relations, les engagements, mais bien ce qui le suit trop souvent : comparaison, mépris, rancune, condamnation.
Jésus, et nous-mêmes d’ailleurs qui connaissons aussi le cœur humain, nous ne sommes pas dupes des motivations plus cachées. Nous pouvons nous servir des fautes des autres pour nous rassurer sur mes propres qualités, mais, les mille défauts que nous leur trouvons ne prouvent pas encore que nous valions mieux qu’eux. La sévérité de notre jugement ne fait peut-être que cacher notre propre insécurité et notre peur d’être nous-mêmes jugés.
Un désir de domination peut aussi nous inciter à condamner. Qui juge son prochain s’érige en maître, et il usurpe, de fait, la place de Dieu.
Laisser les autres tranquilles peut encore être une manière subtile de les juger. Si je ne veux m’occuper que de moi-même, serait-ce peut-être que je ne considère pas les autres comme dignes de mon attention et de mes efforts ?
Ah ! Et si nous pouvions tout faire pour nous délivrer des bavardages, des médisances et autres clabaudages ! C’est une des choses qui empoisonnent le plus la vie commune. Il serait profitable d’inscrire dans nos lieux de rencontres : « commérages interdits ». Si nous tentions plutôt une attitude de bienveillance, d’accueil, de générosité pour chacun, comme notre Père. Voilà l’enjeu véritable de cet appel du Seigneur : imiter les mœurs de notre Dieu… Entrer dans sa manière d’être. Ce ne peut être qu’œuvre divine et la grâce à demander.
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