« Si nous devons prendre au sérieux les bâtiments où nous passons nos courtes années dans ce monde, nous devons être encore plus sérieux quant à l’endroit où nous allons passer l’éternité ».
Je partage avec vous cette belle parole tirée d’un commentaire sur ce passage de l’évangile. Construire sur le roc ou sur le sable, c’est le cheminement d’une vie passée sur cette « terre d’exil » comme la nommait sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Mais c’est un chemin qui engage notre éternité dès ici-bas. Or, bâtir solidement, c’est donner de soi-même, et donner c’est accepter de mourir chaque jour à ce qui est sable pour faire vivre ce qui est roc. Perdre pour gagner, risquer pour aboutir. La Parole de Jésus, écoutée humblement dans la vérité et le désir de sainteté, fait de nous des aventuriers infatigables de l’Amour.
Que de personnes, qui, enivrées par les soucis, les projets et les délices de cette vie passagère, oublient de s’arrêter un moment … pour penser, recommencer, renaître de l’Esprit … avant que ça ne soit trop tard… avant que le bâtiment fissuré ne se détruise, sans espoir de retour…
Un commentaire
CHAQUE ARBRE SE RECONNAIT À SON FRUIT… L’HOMME BON TIRE LE BIEN DU TRESOR DE SON CŒUR QUI EST BON (Lc 6, 43-49). Notre être influence sur notre façon d’agir et de nous comporter ; car, tout ce qui se manifeste à l’extérieur, n’est que le fruit de ce que nous nourrissons et cultivons au-dedans de nous-mêmes. Ainsi, chaque société est le fruit de ce à quoi s’orientent les pensées, ce qui fonde les institutions, sans oublier l’orientation ou le sens des méditations, des prières et autres pratiques de la foi. De la même manière, le corps n’obéit qu’aux mouvements de la pensée et aux motions du cœur, aux directives de la foi. C’est pourquoi, si nous voulons donner de la dignité à notre corps, de la valeur à nos projets ou encore de la crédibilité à nos actions, il est important de soigner tout ce qui s’agite au-dedans de nous. Ainsi, discerner, identifier et choisir, accompagnent chaque mouvement de notre cœur, chaque vécu de notre foi et chaque pensée de notre esprit. Et une fois que l’Homme a reconnu la valeur du Bien, de la Vérité, de la Justice ou encore de l’Amour et de la charité, le cœur doit pouvoir se mettre en mouvement, pour une réelle et profonde transformation et conversion, afin que ce qui n’était encore qu’au niveau de la conscience ou de la simple contemplation ou réflexion, devienne effectivement un mode d’être et de vivre. Si non, à quoi servirait de longues études, de grandes théories scientifiques, si l’Homme n’est pas capable de construire le Bien autour de soi ou encore de semer l’amour ? Ainsi, le Bien n’est pas simplement une connaissance relative réservée à celui qui a plus de moyens et de possibilités. Il est aussi la réponse de l’Homme à l’amour de DIEU et aux souffrances de personnes autour de soi. Ainsi, en évaluant et en discernant dans ses choix, l’Homme est capable de s’améliorer et de faire mieux. Mais, ces valeurs positives de Justice, de Bien et de l’Amour sont les repères évangéliques par lesquels nous sommes jugés et évalués. Dit autrement : l’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon. Bon week-end de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua