« Il arrêta… toute l’œuvre qu’il faisait » Gn2,2
« C’était très bon » «Au septième jour Dieu chôma après tout l’ouvrage qu’il avait fait » Gn 1,31 ; 2,2
Laissant à l’humain le soin de continuer à gérer, à multiplier la vie. Ainsi le sabbat célèbre la vie reçue :
Accueillons « shabbat », ô mon bien-aimé,
Allons au-devant de la fiancée !*
« Je vous interroge, dit Jésus, est-il permis…? »
Chacun est conduit à un discernement vital: sauver ou perdre ? Permission de quoi ? De sauver ? Faire œuvre de vie, entrer dans la louange et le repos divin de l’œuvre accomplie? Ou refuser? « …ils se concertaient sur ce qu’ils pourraient faire à Jésus, ». « Ces gens-là n’ont pas connu mes chemins », disait, Dieu, à un peuple égaré. « Jamais ils n’entreront dans mon repos » Ps 94 Comment y entreraient-ils « Remplis de fureur »?
Dans ce Sabbat toujours en genèse, nous recevons un critère de discernement pour accorder notre conduite à la Parole. Décisions et comportements font-t-ils vivre l'(A) autre ou le laissent-ils mort ? Vont-t-ils me détruire ou me construire? « Choisis la vie » Dt. 30,19.La Parole nous presse de recevoir la vie qui se donne, de ne pas l’étouffer. Pas toujours évident, sans l’Esprit Saint, « le Défenseur… qui nous enseignera toutes choses, » Jn 14,26 nous dit aussi Jésus.
*Cantique de l’Accueil du sabbat chanté au cours de la liturgie de la synagogue le vendredi soir.
Un commentaire
IL Y AVAIT UN HOMME DONT LA MAIN DROITE ÉTAIT DESSÉCHÉE. LES SCRIBES ET LES PHARISIENS OBSERVAIENT JESUS POUR VOIR S’IL FERAIT UNE GUERISON LE JOUR DU SABBAT ; ILS AURAIENT AINSI UN MOTIF POUR L’ACCUSER (Lc 6, 6-11). Entre le permis et l’interdit, l’Homme doit toujours se décider, faire un choix. Or, tout choix implique un certain renoncement, qui peut parfois nous coûter notre vie, notre dignité. Mais, si le choix s’oriente vers le bien et vers un geste de charité qui puisse sauver une personne, notre cœur sera plus serein. Face à un homme malade qui se présente à la synagogue le jour du sabbat, quelle conduite à tenir ? Les hommes de loi sont attentifs au respect de la loi, tandis que DIEU, c’est-à-dire l’Amour est préoccupé le cas de la maladie, une vie à sauver, une âme à racheter. Entre l’esprit de la loi et celui de la foi, il faut choisir entre ce qui respecte l’ordre et ce qui obéit à nos convictions, aux piliers sur lesquels reposent la relation avec DIEU, avec l’Amour. Et puisque DIEU est Amour, il ne peut que pencher pour l’Amour, c’est-à-dire sauver la vie. Si non, qu’est-ce que la foi, sans un acte de bien et d’amour ? Malheureusement, ce geste de bien et de Salut deviendra le motif de sa condamnation : condamner pour avoir fait du bien un jour de sabbat ; condamner pour avoir sauvé une vie au lieu de la perdre. Il y en a qui ont tant de possibilités d’aider et d’assister ceux qui sont dans le besoin, et ne le font pas. Mais, il suffit qu’un autre le fasse, pour recevoir toutes formes de critiques, d’accusations, de dénigrements. Nous voulons aimer, mais sans agir ; chérir sans sauver ; promettre sans réaliser ; critiquer sans conseiller ; juger sans montrer le vrai chemin. C’est DIEU qui a inspiré à l’Homme les lois du Sabbat ; c’est pourquoi IL se voit encore le devoir de nous en rappeler l’esprit, sans en enfreindre une seule. Connaître l’esprit interne de la loi, nous sort d’une pratique automatique et mécanique de celle-ci. Car, tout est dynamique et il s’agit de savoir si nous devons sauver ou laisser mourir, réaliser ou refuser, accueillir ou rejeter ? Car, si nous ne développons pas en nous ces prédispositions au bien, ni le sabbat ni le temps ordinaire ne pourra convertir notre cœur. Le bien est une option fondamentale, un choix de vie que l’Homme prend sur soi de développer et de rendre présent dans ses actions. Et le temps qui passe nous permet simplement de le vivre en plus ou en moins, mais non de s’en éloigner ou de l’étouffer en nous. Bon début de semaine de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua