Jésus est en admiration devant un homme étranger, au service des forces ennemies d’occupation ; aucune exclusion, aucun repli identitaire, rien ne vient entacher cette admiration.
Le centurion romain a le souci de son esclave, un « petit », un de ceux qui sont habituellement sans intérêt. Il est aussi ouvert aux autres, ce qui lui permet d’entendre parler de Jésus et de son pouvoir de guérison. Cet homme n’est encombré d’aucun préjugé, il est bon et généreux pour les juifs à qui il a construit une synagogue, et il fait confiance en Jésus, un homme de la nation sous domination. Ce centurion est aussi humble : dépris de son statut important, il reconnaît l’autorité de Jésus.
Les juifs, peuple sous domination romaine, estiment ce centurion qui les traite avec respect, et ils s’engagent à lui rendre service pour la vie de son esclave.
Tout dans ce récit respire la fluidité des relations : chacun semble à sa place, les préjugés quant à eux n’ont pas place dans le cœur des personnages, chacun aussi est tourné vers l’autre et a souci du bien et de la vie, avec générosité et dans un grand respect mutuel.
Nous vérifions ici la vérité et l’efficacité des paroles de Jésus : « Soyez généreux comme votre Père est généreux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous » (Luc 6, 36-38). Entrons nous-mêmes dans cette dynamique et nous serons sur cette terre des artisans de paix.
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