Méditons dans ce texte que Luc nous propose aujourd’hui, le mystère de la rencontre. Les « gamins » assis sur la place ont considéré Jean-Baptiste un possédé et le Fils de l’Homme un glouton et un ivrogne. Leurs pensées selon la chair et le sang ont fait d’eux un obstacle devant les pensées de Dieu. Une grande distance les sépare du mystère de Dieu et fait que la rencontre soit quasi impossible.
À maintes reprises, Dieu a essayé de parler avec cette génération: par Jean-Baptiste, cette voix qui crie dans le désert; par son Fils unique, le Verbe. À chaque fois, la réponse était: nous ne connaissons pas cet homme !
Quel était l’obstacle devant cette rencontre ? Pourquoi les enfants de cette génération n’arrivent-ils pas à lire les signes de Dieu? Simplement, ils sont très « armés », « lourds » pour aller vers l’autre. Ils sont imbibés par la logique du monde, par leurs préjugés et leurs attentes illusoires. Ils sont pleins d’eux-mêmes. Aucun espace n’est réservé et libéré pour accueillir l’autre.
Or, rencontrer l’autre en vérité, c’est aller vers lui tout en étant « désarmés », pauvres, les mains vides. C’est consentir à ce qu’il est, autre que ce que nous attendrions ou voudrions qu’il soit !
C’est un appel à entrer dans le risque de la différence qui déçoit parfois nos attentes.
C’est un long chemin de dépouillement et de dépassement de soi, une sortie pour retrouver l’Autre et tout autre « autrement ».
À l’exemple de Moïse, nous sommes appelés à « ôter nos sandales » car la terre de l’autre est sacrée. Etc’est à travers cet autre que la rencontre de Dieu, en esprit et en vérité, se révèle à nous et en nous.
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