« Il dansera »
« Vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » (Gn 3,5) Ne serait-ce pas la chanson que le serpent des origines sifflote aux auditeurs de Jésus, comme il la fredonne aujourd’hui encore ?
Sur les bords du Jourdain, le plus grand des prophètes, le regard fixé sur l’Agneau qui vient, ne mange ni ne boit. Et voici Jésus, à l’opposé semble-t-il, qui un certain jour, réjouira les invités, versera en abondance de l’eau devenue vin: six jarres remplies jusqu’au bord d’un vin de noces, Jésus mange et boit avec les pécheurs. L’un et l’autre, Jésus et Jean, ne sont-ils pas, en fait, dévorés par une même passion qui prend feu dans le cœur de ceux qui les écoutent ?
Combien actuelle cette parole pour nos cœurs de pierre où règnent domination, plaisir, et argent, dans une société blasée, morne et morose ! Un appel à prendre le deuil, devant la mort étalée quotidiennement sous nos yeux. Comment ne pas pleurer sur la complicité du mal qui se glisse, tant dans nos paroles que dans nos actions et omissions ? La Parole nous réveille et nous invite au repentir, à l’accueil d’un pardon sans mesure à nous donner sans limites les uns aux autres. « Comme des dieux », insinue le serpent, plutôt comme des gamins indécis qui s’accusent mutuellement, ignorants d’un Dieu au-delà de tout dont « La sagesse se révèle juste aux yeux de ses enfants.», dit Jésus.
« Pousse des cris de joie, fille de Sion !
Le Seigneur ton Dieu est en toi en vaillant Sauveur…
Il dansera pour toi avec des cris de joie. » So 3, 16-18
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