Jésus a choisi ses disciples (Lc 6), ils l’ont entendu parler du Royaume, ils l’ont accompagné et ont été témoins des guérisons et des miracles qu’il opérait. Maintenant, il les convoque, leur donne autorité et puissance et les envoie proclamer le Règne de Dieu et guérir les malades.
Ils ont de quoi être angoissés devant la tâche qui les attend : rien de moins que participer à l’œuvre de Jésus qui accomplit l’œuvre du Père, car ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement (Jn 5, 19). Dans l’angoisse, on a tendance à multiplier les sécurités, à s’entourer de toutes les protections. Au lieu de cela, les disciples sont appelés à se désarmer : pieds nus, sans sacs ni bourses, sans bâton …
Il faut mener la guerre la plus dure qui est la guerre contre soi-même. Il faut arriver à se désarmer. J’ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais maintenant, je suis désarmé. Je n’ai plus peur de rien, car l’amour chasse la peur. Je suis désarmé de la volonté d’avoir raison, de me justifier
en disqualifiant les autres. Je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses. J’accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets. Si l’on m’en présente de meilleurs, ou plutôt non pas meilleurs, mais bons, j’accepte sans regrets. J’ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C’est pourquoi je n’ai plus peur. Quand on n’a plus rien, on n’a plus peur. Si l’on se désarme, si l’on se dépossède, si l’on s’ouvre au Dieu-Homme, qui fait toutes choses nouvelles, alors, Lui, efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible.
(Athënagoras, Patriarche de Constantinople).
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