Luc 9, 18-22

« L’identité des fils de Dieu »
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© Crucifixion, Œuvre de Maitre Dionyssii, Icône écrite par Sr Esther (Détail).
« En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart […] » (v.18)
Luc est le seul des évangélistes à mentionner la prière de Jésus à l’écart, avant son questionnement aux disciples : « Au dire des foules, qui suis-je ? […] Pour vous, qui suis-je ? » (v.18-20). Au lieu de sa rencontre en intimité avec le Père, il reçoit son identité profonde de fils (comme au baptême et à la Transfiguration, Lc 3,21 ; 9,28).
 « Comme ses disciples étaient là, il les interrogea […] » (v.18)
 Mais Jésus ne se contente pas d’un tête à tête divin, il lui faut aussi rencontrer ses disciples et se recevoir d’eux. Il est reconnu par les foules comme un prophète, puis par Pierre comme « le Christ, le Messie de Dieu » (v.20). Comment ne pas voir en celui qu’il voit prier en cœur à cœur avec son Père, l’envoyé de Dieu ?
 « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué […] » (v.22)
 Mais, Pierre et les autres disciples sont conduits, par Jésus, en un chemin de dépouillement et de défaite : le passage obligé par la souffrance et la mort. C’est humainement incompréhensible. Nous rêvons tous d’une vie et d’un monde exempts de souffrance. Jésus révèle sa vraie nature en inaugurant une autre voie : celle de l’absolue pauvreté. Il vient partager la souffrance humaine. Il vient nous sauver en assumant en lui sa souffrance vibrante à toutes les souffrances humaines … pour les porter dans la miséricorde de Dieu.
 « […] et que, le troisième jour, il ressuscite. » (v.22)
 C’est à ce passage par la Croix que Jésus appelle ses disciples de tous les temps et de tous les âges : passer du scandale du mal, de l’épreuve et de la mort, jusqu’à la fidélité et la miséricorde de Dieu Amour (qui ne peut ni abandonner son fils, ni sa créature). Le Christ nous invite donc à le rencontrer “ressuscité”, visage lumineux de celui qui est passé de ce monde à la plénitude éternelle.
« Il y a dans l’Évangile un appel à la plénitude de la Vie que le Seigneur nous donne par sa mort et sa résurrection » (P. Marie-Joseph Le Guillou, op).

Un commentaire

  1. JÉSUS ÉTAIT EN PRIÈRE À L’ÉCART. COMME SES DISCIPLES ÉTAIENT LÀ, IL LES INTERROGEA : « AU DIRE DES FOULES, QUI SUIS-JE ? »… « ET VOUS, QUE DITES-VOUS ? POUR VOUS, QUI SUIS-JE ? » (Lc 9, 18-22). Il y a un temps pour tout dans la vie, un temps pour prier, un temps pour agir, un temps pour discerner, mais aussi un temps pour évaluer les répercussions et les conséquences de son action. Hier, Hérode cherchait à voir qui était JÉSUS, cet homme dont il entendait tant parler et qui faisait de grandes choses. Aujourd’hui, c’est JÉSUS Lui-même qui interroge sur l’identité et la perception que les uns et les autres ont de LUI. Chacun voit et comprend selon les dispositions de son cœur, selon l’esprit de curiosité ou d’attention qu’il porte vers DIEU. Et notre manière de voir détermine aussi notre engagement ou non de foi. Pour des mêmes actes de charité, de miséricorde et d’annonce du Salut, les modes de percevoir le mystère divin sont différents. Si les uns s’arrêtent simplement à voir JÉSUS sous l’angle d’un prophète quelconque ou homme des miracles, pour d’autres par contre, IL est plus que cela : le CHRIST, le MESSIE de DIEU. Des mêmes signes pour tous, mais des modes divers d’en percevoir le sens. Or, la foi nous appelle toujours à aller au-delà du simple signe ou mieux, le signe est la manifestation d’une richesse plus grande et cachée dans le geste visible. Et c’est par la foi que l’Homme accède au mystère que DIEU nous révèle à travers ses miracles dans notre vie. Donc, la profession de foi de PIERRE, à la différence des multiples opinions communes de la foule sur JÉSUS, est la preuve que sa foi perce le mystère caché, pour voir en chaque miracle et action salvifique du SEIGNEUR, la réelle présence de DIEU agissant au milieu de son peuple. L’action de DIEU à travers les gestes du CHRIST diffère en cela de l’action d’un quelconque prophète, car, par son incarnation, DIEU a voulu réduire les distances entre LUI et son peuple. La profession de foi devient ainsi la reconnaissance de ce grand mystère d’amour de DIEU qui visite son peuple pour lui donner la paix, la consolation, la miséricorde et l’amour. Bonne journée de méditation et de travail
    Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua

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