Pour la première fois dans l’intimité du petit groupe des douze, Jésus se livre, il partage ce qui lui tient aux entrailles, le passage obligé que lui montre le Père : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté, qu’il soit mis à mort et que le troisième jour il ressuscite. » « Il parlait ouvertement la parole », dit Marc à propos du même événement.
Quoi de plus incompréhensible que cette annonce de mort-résurrection pour qui n’en a aucune expérience ? « Cette parole leur restait voilée pour qu’ils n’en saisissent pas le sens » (9, 45) « Eux n’y comprirent rien » (18, 34) N’est-ce pas cet obscur chemin de foi que chacun de nous doit prendre à son compte, non pas du bout des lèvres mais à l’instar des disciples dans une aventure qui sollicite toute notre confiance. Les disciples suivent Jésus, ne sont-ils pas dans une impasse ? Tous ceux qui le veulent peuvent venir à sa suite : deux conditions pour cela : renoncer à soi-même et prendre sa croix ou autrement dit « Perdre sa vie » : « la perdre à cause de moi c’est la sauver. » affirme Jésus.
La foi, dit-on, déplace les montagnes et il n’y a pas d’amour sans folie. « A cause de moi » et de « l’heureuse annonce » ajoute Marc. « Pour moi vivre c’est le Christ » s’écrie l’apôtre Paul. Ce choix nous est offert quotidiennement. Comment ? Jusqu’où suivre pas à pas le chemin qu’il trace pour chacun de nous ? Peut-être dans une humble prière : « Jésus Fils de Dieu Sauveur, prends pitié de moi pécheur », dans une foi, une confiance sans bornes en sa victoire.
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