Nombreux sont ceux qui, toutes croyances et cultures confondues, s’accordent sur le désir d’un monde où « le loup habite avec l’agneau » (Is 11, 6). Mais comment y parvenir ?
« On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte, car le pays sera rempli de la connaissance du Seigneur », prophétisait Isaïe (Is 11, 9).
Avec et en Christ, les prophéties sont accomplies ! Mais il nous revient d’engager notre liberté, de dire oui à la voie autre que nous propose le Christ dans notre quotidien, creuset du meilleur et du pire, de la violence et de la grâce.
« Je vous dis, à vous qui m’écoutez… » (Lc 6, 27). Ce que le Seigneur nous dit aujourd’hui rejoint nos relations conflictuelles (aimer, bénir, prier plutôt que haïr, maudire et diffamer) et notre rapport aux biens (donner à qui demande, et même plus que ce qui est demandé, ne pas réclamer ce qui nous est enlevé). Ces contrastes soulignent un renversement, une conversion à opérer. Le Christ ne s’est pas incarné pour perpétuer des relations mondaines (aimer ceux qui nous aiment) mais pour qu’adviennent, en Lui et par Lui, des relations plus justes et non violentes entre les hommes.Les enjeux de ce combat spirituel en valent la peine. L’actualité ne viendra pas le démentir.
Mais l’écoute de cette voix Autre demande de dépasser l’élan premier, fusse-t-il légitime, (haïr, maudire, diffamer, réclamer sommes dû) pour s’engager sur une autre voie.
« Le silence est l’espace du Christ entre nous », nous enseigne Frère Aloïs de Taizé. Dans la relation à nos ennemis, cet espace fait souvent défaut (et ne pensons pas trop vite aux « grands » ennemis, mais à ces multiples petits ennemis si proches et insidieux).
A nous qui « l’écoutons », qu’il soit donné d’ouvrir cet espace, de vouloir ce recul, source de grâce. Nous deviendrons alors, jour après jour, « fils du Très-haut », fils dans le Fils.
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