Transfiguration
« Il gravit la montagne pour prier. » Jésus donne à Pierre, Jacques et Jean d’entrer physiquement dans l’expérience de sa prière. Tout le corps est engagé : la vue (v29.30.32.34.36), l’ouïe (v35), l’émotionnel (v32.33.34).
La prière est le lieu du bouleversement, d’une transformation. S’il est donné de contempler la lumière divine, impossible pour autant de s’y installer. Toujours, il s’agit de traverser : traversée du regard (v25), traversée du désir de saisir, de prendre, de demeurer (v33), traversée de l’ombre, de l’écoute (v35), traversée du silence (v36).
Un commentaire
PENDANT QU’IL PRIAIT, L’ASPECT DE SON VISAGE DEVINT AUTRE, ET SON VETEMENT DEVINT D’UNE BLANCHEUR EBLOUISSANTE… UNE VOIX SE FIT ENTENDRE : « CELUI-CI EST MON FILS… : ECOUTEZ-LE ! » (Lc 9, 28b-36). La prière est un dialogue et une relation qui nous met en contact avec CELUI-LÀ même qui anime notre vie, notre foi et notre espérance : DIEU. Et dans ce dialogue, l’Homme en est transformé, transfiguré. Quand la terre établit un contact avec le ciel, il y a toujours un signe, la manifestation de quelque chose de concret, qui ne nous laisse pas indifférent. JÉSUS gravit la montagne avec trois de ses disciples, pour prier, son visage change d’aspect et son vêtement, d’une blancheur éblouissante, une voix se fait entendre, pour nous recommander qui est-ce que nous devons écouter. La Transfiguration n’est pas seulement la manifestation de la gloire céleste de DIEU sur terre, mais aussi le signe qu’IL veut nous insérer dans son projet d’amour et dans cette gloire céleste. C’est aussi le signe que tout moment de prière est un moment de transfiguration, où l’Homme est autre, différent, plus resplendissant. Car, tout contact avec le divin change toujours l’humain. L’Homme en DIEU rayonne, de la splendeur de DIEU. Et la splendeur qui se dégage de notre rapport avec DIEU, doit pouvoir inciter à la conversion intérieure, à un changement de vie, d’habitudes, pour se conformer à ses exigences. Cette splendeur nous projette aussi vers un avenir meilleur, en devenant à notre tour, des lumières pour ceux qui vivent dans le désespoir et les ténèbres du découragement et de l’incrédulité. Le temps de Carême est donc aussi le temps de la Transfiguration, c’est-à-dire le temps où nous sommes appelés à devenir autres, différents, transformés, plus attentifs à la voix de DIEU en nous. C’est aussi le temps de l’écoute et où nous devons regarder l’avenir avec plus d’espérance. Et cet avenir ne peut avoir une saveur agréable que si nous-mêmes nous sommes transfigurés, rayonnant de la gloire de DIEU. Bon dimanche de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua