Saint Élie dans la tradition du Carmel et en Orient.
« Heureux ceux qui t’ont vu. » Ainsi parle le Siracide à propos du prophète Élie. (Sir 48) En Israël et en terre chrétienne, il est le prophète de la folle passion pour Dieu. Le voilà présent dans l’évangile de ce jour. Les exégètes en donnent les raisons, mais il nous revient de pressentir l’actualité de son message dans nos vies.
Luc nous rapporte l’épisode de la Transfiguration. A la différence des autres évangélistes, il nous dit que c’est pendant qu’il priait que le visage de Jésus apparut tout autre. Il atteste de manière éminente, que la prière est une relation vivante qui transforme celui qui s’y livre et le rend comme incandescent. « Il est vivant le Dieu devant qui je me tiens ». (1 Rois 17, 1)
Ce visage, personne depuis plus de deux mille ans n’en a revu les traits. Pour nous, cette face ne se dessine qu’à traits de parole. Elle s’esquisse aussi au détour de rencontres.
Visages blessés, défigurés par la souffrance, la haine, le rejet, et qui pourtant nous suggèrent et laissent transparaître un amour qui est allé jusqu’à l’extrême. Dans la souffrance, seul l’amour est beau. Mais il faut le laisser passer et laisser le regard se perdre à l’infini du mystère.
Faces transfigurées par le dialogue incessant entre le Père et ses enfants, dans le silence et les combats des jours et des nuits.
Et si, comme Pierre Jacques et Jean, nous sommes accablés de sommeil, alourdis par nos combats quotidiens et nos tâches routinières, assoupis dans la foi et l’espérance, somnolents dans l’amour fraternel, il n’en demeure pas moins que la grâce peut nous surprendre à tout moment. Alors, Dieu affleure un instant sur le visage et se laisse entrevoir comme Celui qui illumine et rend vie à tout être qui soupire et languit vers Lui.
« C’est ta face Seigneur que je cherche ! Ne me cache pas ton visage ». (Ps. 27, 9)
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