« Veux tu que nous disions que le feu tombe du ciel et les consume ? »
Tel le prophète Elie faisant descendre le feu du ciel sur ses adversaires, les messagers de Jésus se sentent investis d’un pouvoir qui leur vient de celui par qui et pour qui, ils sont envoyés « préparer la route ». L’heure est solennelle : « Comme s’accomplissaient les jours de son enlèvement il durcit sa face pour prendre la route de Jérusalem » Il est le Serviteur souffrant à qui Dieu éveille l’oreille chaque matin et il marche résolument vers la résurrection qui jaillira de sa mort en croix. Une Vie d’éternelle communion, d’éternelle joie destinée à toute l’humanité en qui il a pris chair pour toujours.
« Lui se retournant, les réprimanda ». Dans leur ardeur jalouse aussi étroite et limitée que sincère, ils oublient que le Feu c’est lui. Un Feu l’habite et « Il lui en coûte jusqu’à ce qu’il soit allumé. Il doit recevoir un baptême, combien cela lui pèse jusqu’à ce qu’il soit accompli » (Lc 12,49-50) C’est urgent, il doit rencontrer ces Samaritains que les Juifs haïssaient à cause de leurs origines bâtardes. Jésus s’y oppose vigoureusement.
Ce récit rejoint bien un certain zèle généreux qui habite aujourd’hui encore les plus ou moins fanatiques de toutes les religions. Une ardeur, hélas ! Aveugle et à l’opposé de l’extrême Bonne Nouvelle d’un amour au-delà de tout qui va jusqu’à mourir pour « sauver ce qui est perdu » (Lc 19,10), « pour qu’aucun ne soit perdu » MT 18,14). Nos comportements quotidiens les mieux intentionnés ont sûrement beaucoup à apprendre et à recevoir de ce moment d’Evangile où Jésus s’apprête à tout donner, à se donner à tous sans conditions.
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