Sans feu ni lieu, en urgence et solitude
Trois rencontres pour dresser le portrait des envoyés de l’Evangile.
« Pas d’endroit où reposer sa tête » : notre condition spirituelle se nomme « exil ». Non pas déracinés, mais nos racines, nous les avons placées sur nos lèvres : la Parole seule nous conduit, elle devient notre territoire infini.
« Laisse les morts enterrer leurs morts ; toi, suis-moi » : nous ne manquons pas de temps à donner mais nous vivons tendus vers l’avenir. Pour accueillir l’espérance et agir dans ce monde qui vient.
« Je vais te suivre, mais d’abord, faire mes adieux aux gens de ma maison. Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière est impropre au Royaume de Dieu » : non pas privés de famille ou d’amis mais notre condition de migrants nous pousse de rupture en rupture. Nous sommes mis à distance au cœur même des liens qui nous constituent.
Non ! Les paroles de Jésus ne sont pas marquées de dureté. Elles disent seulement, dans un double mouvement paradoxal, « deux choses essentielles dont nous avons tous besoin : un chez soi et le courage de le quitter » (J. Claude Guillebaud).
Notre demeure, c’est la Parole vive qu’est le Christ et nous marchons sur les traces de « ce passant considérable ».
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