LARGUEZ LES AMARRES !
Quand Jésus appelle ses premiers compagnons, il ne les attire pas à lui par un programme onirique ou même original, ni par un projet alléchant de publicité ou de tourisme, ni par une promotion quelconque… Non ! Il les plonge directement dans une logique et dynamique de travail : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (v.17). Au temps de la Création, le Seigneur Dieu avait confié à Adam un jardin. Aujourd’hui, Jésus envoie quatre hommes sur la mer.
Et à ces hommes pêcheurs, la réalité de la mer et de ses tempêtes, les aléas de la météo, les jours avec ou sans poissons, les barques ou les filets à entretenir et à réparer, c’est terriblement concret. Ils n’échapperont pas à leur condition, aux efforts quotidiens, ni aux joies et aux malheurs de leur travail.
Simon, André, Jacques et Jean, les quatre premiers disciples suivent ce Jésus de Nazareth parce qu’ils ont entendu retentir la Bonne Nouvelle de Dieu (v.14).
Jésus fait deux constats (liés au temps de Dieu) :
– « Les temps sont accomplis », le Chronos et sa routine sont maintenant habités par un Kaïros, c’est-à-dire par l’inattendu divin et dans une dynamique de sens.
– « Le règne de Dieu est tout proche », l’homme n’est plus seul… En Jésus, Dieu s’est approché de sa créature et s’en fait solidaire ; avec lui, le temps des Béatitudes ouvre une autre logique, une nouvelle échelle de valeurs. Il n’est plus possible de faire comme avant.
Jésus lance aussi deux exhortations (liées, quant à elles, au temps de l’homme) :
– « Se convertir ».
– « Croire » à cet Évangile.
Là réside sans doute le secret de ces appels jetés au bord de la mer de Galilée : d’avoir associés Dieu aux hommes, Jésus à ses disciples. Tous ensemble, compagnons, sont unis et partagent la mission universelle du Salut de Dieu pour tous les hommes.
C’est aujourd’hui le temps de l’homme, et c’est ce qui, sans doute, habite le cœurs de ces quatre pêcheurs devenus « utiles » à Dieu, « utiles » à leurs frères. Ils sauront chaque matin pourquoi ils se lèvent, et chaque soir ce qu’il y a à faire.
Revenir à Dieu et croire en cet horizon de tous les possibles, dans cette nouvelle barque qui symbolise l’Église, poussés par ce Vent qui n’est autre que le Souffle de Dieu et parfois par la Brise légère de sa Parole, pour « pêcher » des hommes. C’est un immense travail, certes, mais c’est aussi une passionnante aventure. Ils ne peuvent pas lui dire non. « Et aussitôt, ils le suivirent ! »
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