TOUT LE MONDE TE CHERCHE
Au cœur du récit de ce jour, Jésus se lève avant le lever du soleil, il quitte sa petite communauté de disciples, et sort pour se rendre dans un endroit désert, où il prie (v.35). L’évangéliste Marc pourtant circonspect, prend le temps de décomposer l’oraison divine de Jésus en une série de verbes actifs et la contextualise de nuit. C’est un passage et c’est aussi toute une leçon pour nous : se lever, sortir, s’isoler et prier le Père. L’oraison est passage de la nuit au jour, et elle est « active », tout du moins dans ce temps avant le « et là il priait » de son cœur à cœur avec le Père.
Mais, le plus grand mystère de cette oraison reste son attraction. Jésus se cache et aussitôt le manque et l’absence se font sentir par ses proches qui le cherchent. Pourtant, Jésus ne dit rien, ne montre rien, ne fait pas de publicité. Et nous, lecteurs d’aujourd’hui de nous interroger : pourquoi le recherchent t-ils ? Quel désir les anime ? Quelles quêtes et soifs se révèlent dans la seule retraite de leur compagnon et ami ? Et pour les autres, et pour ceux qui ne le connaissent pas ? Et pour nous ?
Jésus ne fait qu’une seule chose : il sort.
Il sort pour prier et il sort pour sa mission : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti » (v.38).
Le mouvement de sa prière et de sa mission sont « sorties » vers Dieu et de Dieu, va et vient de Lui vers Lui ; elles sont les deux mêmes principes qui le font aller et toucher les multitudes : la ville entière à sa porte (v.33), beaucoup de gens, toutes sortes de maladies, beaucoup de démons (v.34), tout le monde (v.37), les villages voisins (v.38), et toute la Galilée (v.39).
Et de ces deux sorties, une troisième naît : les hommes sortent à sa recherche : « Tout le monde te cherche » (v.37). Et nous ? Le cherchons-nous ?
« Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père » (Jn 16,28).
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