Est-il permis … ?
Chaque fois qu’on lui demande si quelque chose est permis, Jésus se plaît à répondre par un excès, un plus que la Loi. On vous a dit … Moi je vous dis ! Pour échapper au choc frontal avec les pharisiens qui veulent le mettre à l’épreuve, Jésus les renvoie à l’autorité de Moïse. Et, ce faisant, il va leur révéler quelque chose d’essentiel du statut de l’Ecriture : L’Ecriture pétrifiée, la loi gravée sur la pierre, si elle est reçue par des cœurs de pierre conduit à une forme dure et rigide du commandement. L’Ecriture pétrifiée est une arme dure entre les mains des cœurs endurcis. C’est ce qui se joue dans le récit de la femme adultère auquel on est renvoyé par l’Evangile de ce jour.
A l’inverse, la loi de Jésus et de l’Evangile est écrite sur des cœurs de chair. Jésus, Verbe de Dieu n’a rien écrit, sauf quelques traits sur le sable, mais il inscrit sa loi dans nos cœurs humains.

Jésus ne peut se placer sur le terrain du permis et du défendu, du légalisme dur comme pierre. Il remonte au dessein créateur de Dieu, à une loi plus originelle et universelle que celle de Moïse. Dieu a créé l’humain mâle et femelle, différencié, pour qu’il s’attache à l’autre différent et qu’ils fassent ensemble une seule chair.
Par sa réponse aux pharisiens, Jésus montre l’insuffisance de nos codes et de la loi qui doivent sans cesse être mis à l’épreuve par la charité. Ainsi, nos lois particulières, pour ouvrir à la vie, doivent-elles toujours se laisser instruire, éclairer et déplacer par LA LOI DE l’AMOUR, par et pour lequel nous avons été créés.

N’attendons pas de l’Evangile qu’il nous dise ce qui est bien, ce qui est mal, ce qui est permis ou interdit … Ecoutons la loi inscrite par Jésus sur notre cœur, loi d’amour qui surpasse toutes nos lois humaines et ecclésiales !