Nada…
Jésus appelle ses disciples au dénuement extrême… à le suivre sur son propre chemin d’abaissement, de rupture, de détachement… jusqu’aux persécutions au centuple ! Jusqu’à la Croix !
Mais voilà que Pierre l’interroge « Voici que nous avons « tout » quitté pour te suivre […] ». Comme il semble lui peser ce chemin du « nada ».
Iain Matthew, commentateur de Jean de la Croix, butant sur la traduction littérale du « nada » par rien, lui a préféré l’« extrême », le « jusqu’au bout », « jusqu’à la fin ». Ses termes qui s’enracinent dans une méditation scripturaire, renseignent un peu plus sur la notion de persévérance, de chemin et d’identification au Christ.
« Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1).
Et il s’agit avant tout d’aimer : « ayant aimé les siens ».
Pour le disciple du Christ, il s’agit donc de ne rien préférer que le Christ, de durer, de persévérer, dans cet amour et cette préférence, afin que — de ce qui a été abandonné — jaillisse la nouveauté. « Espère le Seigneur, et garde son chemin : il t’élèvera jusqu’à posséder la terre » (Ps 36).
Avec Jésus, il s’agit bien de renaître d’en haut, de l’Esprit (Jn 3), puisque dans le monde à venir, ne nous attend rien de moins que la vie éternelle (v.30).
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