En quête de place !
Vraiment, il y a de quoi être « effrayés » et « stupéfaits » ! Pour la première fois, Jésus parle en « nous », il n’enseigne plus avec la distance du Maître, mais il associe ses disciples à son propre chemin : « Voici que nous montons à Jérusalem… ».
Et à quelle élévation sommes-nous promis, associés ? Non pas à l’élévation sur la Croix qui ne concerne que Jésus lui-même, mais bien à la dignité bafouée, à la défiguration, au mépris de tous… Telle est la figure du disciple que Jésus expose en cette troisième annonce de la Passion.
Comme Jacques et Jean, nous avons une mémoire sélective ; des paroles de Jésus nous ne retenons le plus souvent que celle-ci, avec le cortège de nos rêves et de notre imaginaire : « Quand le Fils de l’humain viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges… » (Marc 8,38).
Cela, nous le « voulons » avec toute la force de notre désir : « siéger à la droite et à la gauche » du Maître, glorifiés en ces places exclusives et privilégiées !
Paradoxe et ironie de l’Evangéliste Marc ! Jésus ne rejette pas la présomption et l’inconscience de ce vouloir de pouvoir : il nous ouvre l’espace de la plus grande proximité avec lui, la place des « brigands crucifiés à sa droite et à sa gauche ».
« Coupe » et Baptême » qui nous échoient, si du moins nous consentons à nous dessaisir de tout vouloir de puissance, pour entrer dans la responsabilité sans limite offerte aux « serviteurs de l’amour ».
« Car le Fils de l’humain n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon (librement) pour la multitude ».
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