« Jésus, l’inconnaissant »
La question de Jésus posée à l’aveugle de Jéricho nous trouble : : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (v.51). Quand même cela semblait évident !
C’est d’ailleurs toujours un peu la même chose avec Jésus, il s’approche des autres sans savoir, en inconnaissant : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » demande-t-il aux douze disciples, ou bien « Quels évènements ? » sur la route d’Emmaüs.
Les méfiants parleront d’une tactique pédagogique. Mais les amis du Christ sauront apprécier et s’émerveiller de sa délicatesse.
Il s’agit pour Jésus d’aborder la personne et d’approcher l’altérité comme un terrain vierge, sans a-priori, leur laissant toute la place.
Osons, en enfants de Dieu, dire « je ne sais pas » pour laisser la place au désir de l’autre et à la grandeur du tout-Autre, comme l’inconnaissable de Jésus est la clé qui dévérrouille toutes les portes (celle de l’aveuglement, de la peur et de l’incroyance), et qui rend audacieusement l’homme à sa liberté et à sa joie. « Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin » (v.52).
C’est à cette vraie joie du disciple libéré que nous renvoie saint Philippe Néri, que l’Église fête aujourd’hui : « Que la joie dans le Seigneur augmente toujours. Que la joie selon le monde diminue toujours jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Je ne dis pas cela parce que, vivant en ce monde, nous ne devrions jamais nous réjouir. Mais afin que, même vivant en ce monde, nous soyons joyeux dans le Seigneur. » (saint Philippe Néri).
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