« Bon maître, que dois-je faire pour avoir un la vie éternelle… ? »
« Nous disons toutes que nous voulons un si grand bien ; mais comme il nous en faut plus pour que le Seigneur possède tout à fait notre âme, il ne suffit pas de le dire, tout comme cela n’a pas suffi au jeune homme à qui le Seigneur avait demandé s’il voulait être parfait. Depuis que j’ai commencé à parler de ces demeures, je l’ai devant les yeux, parce que nous sommes au pied de la lettre, comme lui, et c’est de là que provient le plus ordinairement cette âtre sécheresse dans l’oraison…Regardez les saints qui ont eu accès à la chambre de ce Roi, et vous verrez la différence qu’il y a d’eux à nous. » III Demeures I,6 – Ste Thérèse de Jésus
La vie des personnes vertueuses décrite par Thérèse dans les IIIes Demeures est une vie en ordre, harmonieuse et bien réglée, organisée. C’est méritoire et respectable…et très insuffisant. L’interprétation de Thérèse est que nous mettons des limites aux dons que nous faisons de nous-mêmes à Dieu. « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint tout sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. » Mc 10,21-22
Dans les IIIes Demeures, l’âme est appelée à renoncer à la perfection d’elle-même, à l’attachement aux œuvres, au droit de la récompense pour les richesses acquises : vertus, heures de recueillement, œuvres charitables, ordre…C’est une bonne chose mais cela fait illusion. Le critère que les choses ne sont pas en place est l’impatience, le signe du manque de don de soi au Seigneur. Ces vertus deviennent des richesses injustes qui nous empêchent de suivre le Christ. La personne est appelée à être pauvre, pauvre de la complaisance vis-à-vis de nous-mêmes, du regard narcissique.
« Humilité, humilité ! » est la grâce propre des IIIes Demeures. « Ne vous figurez pas que Dieu ait besoin de nos œuvres : ce qu’il lui faut, c’est la détermination de notre volonté. »
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