« Ils répondent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. » »
Juste avant notre texte, dans Marc 11,24-26, Jésus parle de la prière de demande et du pardon. Or, les chefs des prêtres, les maîtres de la loi et les anciens entrent dans ce qui s’oppose radicalement à cela :La prière et le pardon ne sont pas les moments où nous sommes à l’Eglise ou dans un lieu consacré à la prière. Ils sont une manière d’être à laquelle s’opposerait une autre. Laquelle ?
Dans la prière et le pardon il y a un dessaisissement du pouvoir que nous pouvons avoir sur les autres et qui nous octroie parfois le droit de les juger ; il y a une ouverture au mystère et une présence à l’autre qui n’attend plus sa justification de l’innocence, de la droiture, de la sympathie, de l’appartenance religieuse ou de l’intégrité morale de cet autre, mais qui se donne, nourrie par une foi et une confiance préalables en une fraternité possible.
Notre texte parle de l’attitude inverse, celle qui voudrait « savoir » avant de faire confiance, celle qui déjà ne fait pas confiance, qui inculpe l’autre, l’exclue, et prétend avoir le droit de l’interroger et d’exiger de lui une réponse ; ceci dit, toute réponse qui n’ira pas dans le sens de l’accusation sera rejetée comme mensongère.
Aucune parole ne peut justifier à nos yeux celui que nous avons déjà accusé…
Sr Ghada , communauté de Paris, samedi 30 mai 2015
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