L’homme, qui a créé sa vigne depuis le plant jusqu’à la tour, la confie à des vignerons. Mais qu’est-ce que « confier » ?
Avec cette évocation, Jésus reprend les mots mêmes du prophète Isaïe (Is 5, 1-12) ici, ce qui va être dénoncé, ce n’est pas l’absence de fruits ou leur mauvaise qualité, mais la convoitise des vignerons.
Qui se cache derrière la figure des vignerons ? Les grands prêtres, les scribes, les anciens. Eux seuls ?
Comme toujours, une parabole est racontée pour nous surprendre.
Au temps favorable, l’homme a envoyé des émissaires qui ont été maltraités, tués, les uns après les autres. Après tant de messagers mandatés pour recueillir les fruits et qui ont tous été éliminés, que fera le maître de la vigne ?
La parabole insiste d’abord sur la persévérance de celui qui est allé jusqu’à envoyer le fils — héritier. Le maître ne cesse de vouloir demeurer présent à sa vigne, elle aussi « bien-aimée.
N’est-ce pas cela qui est mis en avant : non la relation d’un propriétaire, mais celle d’un père qu’on veut dés-enfanter ?
La parabole se conclut par un jugement, la condamnation de ces vignerons et la fin de leur responsabilité sur la vigne. Celle-ci est confiée à celles et ceux qui accueillent la grâce du fils bien-aimé et serviteur, pierre qui aux yeux de bâtisseurs n’avait ni utilité ni dignité pour être de la construction d’une tour, d’un temple, de l’alliance entre Dieu et son peuple.
Lui Jésus, rejeté hors de la ville, est pourtant placé par Dieu au plus haut, tête ou sommet, pour faire, à l’angle, la jonction de deux murs, celui des païens et celui des juifs, ou des justes et des pécheurs, des impurs et des pieux.
Mais qui sont donc les vignerons ? Quels fruits sont à récolter ? À qui les remettre ? Aujourd’hui, en ce temps favorable, qui entendra ?
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