Sollicitude du don
Qu’est-ce donc qui est « premier » ? le scribe pose, au maître Jésus, la question de la hiérarchie des commandements et des préceptes de la Torah, fondement de la foi et mode d’emploi de la vie. Nous aussi nous aimons distinguer ce qui est essentiel de ce qui est plus accessoire afin d’accueillir, de vivre et de nous engager avec justesse et joie dans l’ordinaire des jours. Il est aisé de dire que seul l’amour compte. Mais savons-nous ce qu’est aimer ?
Jésus nous ramène à la source : « Ecoute, Israël ! » Injonction à la disponibilité totale, à une remise de soi et une confiance absolue en quelqu’un qui parle et nous interpelle par le nom propre. Israël, c’est d’abord Jacob qui a cheminé longtemps à l’obscur, qui s’est battu dans la nuit, jusqu’au point du jour, pour recevoir son nom d’alliance, de bénédiction et d’espérance : « Que Dieu se montre fort ! ».
Que de chemins pour découvrir qu’il est unique ce Dieu-là qui ne cesse d’accompagner nos pas vagabonds, au plus haut de nos découvertes, au plus bas de nos détresses. Il est là, Il nous aime. Folie. Il a soif de nous. Folie plus grande encore. Comment entendre ce que nous nommons commandement : « tu aimeras » ? Un ordre ou une promesse ? Sans doute les deux, car oserions-nous prétendre aimer Dieu, croirions-nous que nous en sommes capables s’il ne nous sollicitait pas énergiquement, dans le don qu’Il fait de lui-même ? C’est aussi sa Parole qui nous assure que nous l’aimerons réellement : oui, tu (m’) aimeras de tout toi-même, tu peux le croire. Parole de Dieu ! Première est la Source, première est la Parole, premier est le commandement.
Il est un lieu où le vivre avec toute l’intensité et la force reçue de la Source même : en soi-même, pour soi-même, pour et avec le proche. Voilà le lieu de l’Unique aimé. Connaître cela, c’est ne pas être loin du Royaume. Le vivre dans la confiance, c’est y pénétrer déjà, jour après jour.
Mais qu’est-ce donc qui est premier ?
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