Aujourd’hui nous contemplons un Jésus qui « prend la parole », qui « dit en enseignant ». Il le fait dans le contexte du Temple, à la suite d’affrontements avec les scribes et les anciens qui l’interpellent sur son « autorité », celle qui préside à ses actes.
« Comment les scribes peuvent-ils dire que le Messie est fils de David ? David en personne l’appelle Seigneur ; comment alors peut-il être son fils ? ». Cette double question de Jésus et son argumentation (une apparente contradiction entre les propos des scribes et le psaume 110, davidique), peuvent paraître éloignées de nos préoccupations contemporaines.
Pour Jésus, l’enjeu essentiel, décisif du questionnement, est d’être accueilli comme Fils de Dieu, mais sa pédagogie n’en n’est pas moins respectueuse de la liberté de ses auditeurs. Car il questionne, sans affirmer. Et ses questions font leur chemin dans les cœurs. Quel chemin ? Le texte ne le dit pas. Mais le lecteur que nous sommes sait que Jésus n’a pas échappé à une condamnation à mort, « et la mort sur une croix » (Ph 2, 8).
« Face aux sollicitations et aux contradictions, donne-nous d’être fidèles jusqu’à en mourir à la vérité et à la pureté de ton image de Fils de Dieu en nous » (René Voillaume).
Un commentaire
COMMENT LES SCRIBES PEUVENT-ILS DIRE QUE LE MESSIE EST LE FILS DE DAVID ? … DAVID LUI-MÊME … INSPIRÉ PAR L’ESPRIT SAINT … LE NOMME SEIGNEUR (Mc 12, 35-37). Le Messie est Fils de David, et pourtant, il est SEIGNEUR, c’est-à-dire, plus grand que David. C’est aussi la caractéristique de DIEU : capable d’assumer notre condition humaine, mais en demeurant toujours plus grand que nous. IL se fait petit, pauvre et humble, sans rien perdre de sa divinité et de sa gloire. Celui qui s’insère dans l’humanité, est plus grand que l’humain. Le Messie se fait Fils des hommes, tout en gardant sa dignité de Fils de DIEU. IL se communique à nous, et pourtant, IL ne perd rien de ce qu’IL est, en rendant ainsi l’Homme capable de DIEU. Ainsi, de cette rencontre entre le divin et l’humain, c’est l’humanité qui en sort victorieuse, puisqu’elle en est divinisée. Et l’Homme, mû par l’Esprit Saint, est en mesure de reconnaître la manifestation de ce mystère dans sa vie, surtout quand il se laisse toucher par la grâce divine. Ce mystère sacré définit ainsi l’horizon vers lequel doivent tendre toutes nos actions. Lorsque DIEU assume notre condition humaine, faible et limitée, c’est pour nous ouvrir à de nouveaux horizons illimitées, qui nous permettent d’aller désormais au-delà de nos forces humaines, sur les chemins de l’impossible. Car, notre DIEU est le DIEU de l’impossible. L’Homme divinisé n’agit pas comme tout le monde ; le divin en lui transforme ses pensées, ses paroles et ses actes, dans la mesure où l’Esprit parle en nous, ce même Esprit Saint qui a inspiré David, au point de professer et reconnaître DIEU comme SEIGNEUR. L’Homme mû par l’Esprit de DIEU, cesse de vivre dans le monde, à la manière du monde. Comme pour dire que seul DIEU peut nous donner d’être plus que ce que nous sommes. LUI seul peut transformer nos fragilités et nos faiblesses, en forces, donner de l’élan et de la vigueur à nos paresses. Et la gratuité de ce don d’amour, doit faire de nos vies une continuelle action de grâce. Car, rendre grâce c’est reconnaître les merveilles de DIEU dans notre vie. Or, reconnaître ces merveilles et rendre grâce, c’est une façon de demander encore et toujours à DIEU de ne pas arrêter son œuvre en nous. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua