‘Aïe’ ou hélas pour vous, vous qui avez ou croyez avoir ‘réponse à tout ‘ !
Jésus enseigne et est dans la tradition rabbinique du ‘question à tout’. Il ne s’agit pas pour autant de tomber dans le relativisme. La vocation humaine demande de l’engagement et du risque, souvent fondés sur une parole qui a fait sens et qui donne la vie, une parole qui ne fixe pas mais entraîne sur le chemin.
Dans ce passage, Jésus ne donne pas une cote sur 10 aux scribes et pharisiens. Et nous n’avons pas à le faire. Il entre dans le débat de ses interlocuteurs et l’ouvre davantage.
Pour la tradition d’Israël, Il ne fait aucun doute que le Messie attendu est fils de David. C’est ce que la plupart des scribes enseignaient. La difficulté, c’est que le titre de Seigneur lui soit attribué en même temps. Saint Paul et la tradition chrétienne confessent que Jésus est fils de David selon la chair et fils de Dieu selon l’Esprit par sa résurrection. (Rm 1, 3-4). Mais cela suffit-il à éteindre le questionnement ? Il s’agit toujours de découvrir ce que signifie ‘Messie’ et les autres attributs conférés à celui qui était attendu et que nous accueillons.
Il semble manifeste que Jésus ne prenne pas en main la cause politique d’Israël mais bien celle de l’homme, un homme dessaisi par le cœur de toute possession égoïste de choses mais plus subtilement de savoirs. Jésus déboute ses interlocuteurs de certitudes qui enferment, pour les pousser vers de nouvelles interrogations qui, certes déstabilisent, mais sont la condition absolue de la marche.
L’Evangile ne donne jamais une réponse ; ce que Jésus fait , c’est déplacer nos questions de telle manière qu’elles ne cherchent pas une conclusion mais plutôt à devenir source.
Le deuil des fruits de nos recherches est la condition de l’espérance.
Consentir chaque matin, lâcher prise chaque soir, et dire adieu à chaque instant, pour accueillir Celui qui vient maintenant faire en nous et pour nous toute chose nouvelle. Il est là mais ne se laisse jamais saisir parce qu’il nous entraîne toujours plus avant dans le Royaume.
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