« Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu »
« Un » scribe pas comme les autres, a « entendu et vu » que Jésus a « bien répondu » à ses détracteurs.
Prenant distance des controverses il « lui demande » : « Quel commandement est le premier de tous ? » (V.28)
Ce spécialiste des Ecritures devrait savoir, mais que cherche-t-il au juste ?
« S’étant avancé » dit l’Evangile. Se risquerait-il à une plus grande proximité, à une remise en question, voire à une relation avec celui que bientôt il appellera « Maître » ?
Le Carême, un temps favorable où revisiter, sous le regard de Jésus et à la lumière de sa Parole, nos savoirs, nos habitudes, nos certitudes, nos traditions, notre relation au Seigneur, aux frères et sœurs …, ce qui en nous fait loi ? Un temps où oser « s’avancer » à « l’Ecoute » du Maître, se risquer au questionnement, à une plongée dans Sa Vérité, celle de son Amour sauveur.
La question du scribe porte sur la Loi. Des 613 préceptes, quel peut être, non la hiérarchie, mais le principe central et suprême d’où la loi découle ? Chercherait-il la Source ?
Et voici que Jésus nous entraîne dans la prière, cette prière juive quotidienne, récitée matin et soir tout au long de la vie et jusque dans la mort : « Shema Israël…, Ecoute Israël … » (V.29 ; Dt 6,4)
N’est-ce pas là une plongée, un baptême dans Sa propre Vie, cette relation incessante d’Amour au cœur du Dieu Unique et Un (V. 29-30), celle qu’Il veut nous faire partager en tant que fils et filles du Père, Ses frères et sœurs en humanités, peuple héritier du Royaume ?
Cette Parole n’a-t-elle pas quelque part goût de transfiguration : « Celui-ci est mon fils Bien – Aimé, écoutez-le !» (Lc 9,35). L’aimer de la « totalité » de l’être (V.30) et aimer son prochain comme soi-même, (V.31) « pas d’autre commandement plus grand (au singulier) que ceux-là (au pluriel)». (V. 31) Il est même « meilleur que tous les holocaustes et tous les sacrifices » dit le scribe. (V.33) « Très bien Maître tu as dit sur la base de la vérité… » (V.32)
En vérité, « Ayant aimés les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’à l’extrême » (Jn 13). Désormais plus d’autre Sacrifice que le Sien, celui du Pur Amour dans lequel il emporte l’humanité, assoiffé de son libre consentement à aimer du propre Amour de l’Unique Amant.
Le scribe, dans sa quête, en aurait-il perçu le Souffle ? « Le vent souffle où il veut… » (Jn 3) L’oreille de son cœur se serait-elle ouverte à la Voix ? Et la nôtre ? Entendrons-nous le Bien – Aimé ? (Ct )
« Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu » (V.34) lui dit Jésus. S’agit-il d’un manque à combler ou d’une étape à parcourir ?
« Peut-être est-il appelé par Jésus à voir le double commandement de l’amour, non comme un acte à accomplir mais comme un don qu’il reçoit pour vivre » (Jean Delorme)
« Seigneur donne-moi de cette eau… » (Jn 4)
Un commentaire