Marc 13,24-3

Un texte étrange au cœur de notre actualité

Lorsque les guerres, les inondations, les sécheresses apportent leur lot de catastrophes, nous parlons d’apocalypse.
Pour nous ce mot signifie le malheur, la terreur, la mort.
Au temps de Jésus les récits apocalyptiques sont à la mode et signifient l’exact contraire : Dieu plus fort que toutes les catastrophes.

Dans ce texte de Marc, Jésus utilise ce style avant de prendre son dernier repas, d’être trahi, arrêté et assassiné sur une croix romaine.
Jésus n’est pas naïf, il pressent que comme beaucoup de prophètes il va être arrêté et supplicié.
Marc écrit le premier évangile pour des communauté qui, elles aussi, risquent la mort à cause de leur foi et de leur refus de l’empereur comme Dieu.

C’est dans cette actualité terrifiante que Jésus annonce que « le Fils de l’Homme  » va venir et rassembler les élus, des élus venant des quatre vents de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel ».
Et si ces termes qui ne sont pas les nôtres nous disaient notre actualité.
En dehors d’Israël, le soleil, la lune étaient considérés comme des divinités.

La conférence pour le climat se déroule dans un pays qui est un grand fournisseur de gaz et de pétrole.

Donald Trump a été élu triomphalement, Ellon Musk, fanfaronne, corrompt les esprits par les réseaux sociaux, le Soudan agonise et la liste serait très, très longue.
Les historiens nous apprennent qu’il n’y a pas eu souvent des périodes calmes, apaisées et apaisantes.
Aurions nous aimé vivre au temps où la peste a ravagé nos pays, au temps de Napoléon et de ses guerres incessantes ?

Ce que nous dit Jésus c’est de croire que les astres actuels, les tyrans triomphateurs ne tuent pas l’espérance de Dieu. Jésus ne nous dit pas que nous vivons dans un monde de bisounours, il ne nous dit pas de fuir ce monde. Il nous révèle que l’espérance d’une bonne nouvelle pour notre vie, pour notre planète est possible.

Le signe de cette foi : toutes celles et ceux des extrémités de la terre et des cieux qui, croyant en Dieu ou non ne désespèrent pas des humains. Sur tous les terrains des guerres, des hommes, des femmes secourent, aident, réconfortent, refusent que la colombe de la paix meure. Dans les cités, des mères, des associations œuvrent pour donner un autre avenir aux jeunes que l’argent facile du trafic de drogue.

« Il y aura toujours des hommes qui prieront, qui agiront pour la justice » écrivait de sa prison le pasteur allemand Bonhoeffer, tué par les nazis en 1945.

Des hommes, des femmes prient, se battent contre les injustices et ne désespèrent pas  aujourd’hui.
« Puisses tu être de ceux là » nous dit Bonhoeffer.

N’ayons plus peur du mot apocalypse !

Jacques Thierry, prêtre à Hérouville St Clair

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