« L’événement » que nous rapporte Marc en ce jour, a sans doute été surprenant pour les disciples et pour Jésus lui-même qui venait d’affirmer d’autorité : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, pour que là aussi je proclame, car c’est pour cela que je suis sorti ». (1, 38)
Comment ce lépreux vient-il intercepter le Maître dans sa trajectoire, le forçant dans une fulgurante transgression de la loi et l’inaudible cri de sa chair, à conformer Sa volonté à la sienne ? N’est-ce pas le monde à l’envers ?
« Si tu veux, tu peux… » dit l’homme.
Ce pouvoir que le lépreux lui reconnaît serait-il une révélation pour le Fils de Dieu ? Répondre à ce qui semble une injonction, va poser la question de la messianité de Jésus, l’obliger à se justifier et l’entraîner dans une possible condamnation par le pouvoir établi.
Et pourtant : « Étendant la main, il le touche et lui dit : je veux, sois purifié ».
Cet impératif laisse un Espace, une référence à un autre, sans doute le Tout Autre. En Lui peut s’accomplir « l’union de volonté » qui fait de l’intouchable, de l’exclu, de l’avorton qui n’a pas vu le soleil, « un vivant qui voit Dieu ».
Nous risquerons-nous, nous aussi ? Avons-nous vraiment le pouvoir de donner pouvoir à Jésus ? Où donc puiser une telle audace ?
« Ému aux entrailles » ; « Pris de pitié » ; « rempli de pitié » ; « profondément ému » ; « en colère »… dit évangile. Dans ces « balbutiements » nous pressentons quelque chose du coup de la lance infligé à Jésus crucifié, dévoilant de notre Dieu les entrailles de miséricorde, cette part maternelle enfantant l’humanité à sa Vie divine.
Dans le visage de « l’intouchable » récapitulant en lui l’humanité défigurée, Jésus aurait-il par avance reconnu le Sien en sa passion, consentant à « l’abaissement du serviteur » ? Là est notre audace, notre certitude, l’espace de notre cri pour la Vie, la nôtre et celle de l’humanité. « En envoyant son propre Fils dans la condition de notre chair de péché, Dieu a condamné le péché dans la chair » (Rom. 8)
Jésus et le Lépreux ont échangé leur condition (v.45) Mais il faut « Venir auprès de Lui, le suppliant et tombant à genoux en disant : si tu veux, tu peux me purifier », et croire qu’Il nous répond dans « le sacrement du frère » (ou de la sœur)
« Attention ! Ne dis rien à personne mais va…. » v.43
Un commentaire
Dieu nous incite à faire des efforts et à prendre les risques pour chercher, aller vers son fils unique notre sauveur afin de pouvoir temoigner aux monde entier sa compassion, son amour pour nous les humaines quelque soit notre conditions.