« Aujourd’hui le Seigneur est monté dans les cieux ; aujourd’hui il s’assied à la droite du Père ».

Il est venu chez nous, il a cheminé, rencontré l’homme harassé, épuisé, défiguré et lui a rendu espoir, confiance en sa vocation divine et éternelle. Il est mort et ses disciples l’ont rencontré ressuscité sans toutefois le reconnaître. Cependant, ils ont su avec certitude que c’était Lui à ce je ne sais quoi qui remet la vie là où elle semble absente, là où les relations sont renouvelées, à la paix qu’il a laissée en eux et entre eux. Telle est la Bonne Nouvelle que l’évangile de ce jour nous envoie proclamer à toute la création.
Où rencontrons-nous aujourd’hui le ressuscité de l’histoire ? Dans la Parole que nous sortons du livre et que nous entendons, pourvu que nos oreilles intérieures se trouvent ouvertes. Dans les femmes et les hommes que nous reconnaissons comme frères, pourvu que nos yeux les voient dans les visages défigurés, les corps blessés mais transfigurés par Celui qui se laissent deviner en eux. Au plus intime de nous-mêmes, là où il nous arrive de désespérer de la vie et des humains, proches ou lointains.  Dans la création tout entière abîmée par les comportements égoïstes et irresponsables, mais dont les gémissements sont pourtant ceux d’une création nouvelle.

Toutes les douleurs du monde, les nôtres et les miennes sont encore et toujours rencontrées, épousées et entraînées dans le cœur de notre Dieu. Telle est notre foi et notre folle attente. C’est là que nous demeurons déjà ; c’est le ciel sur terre et la terre dans le ciel de Dieu, la droite du Père, là où Il accueille chez Lui tout ce qui est sorti de Lui, le trop-plein et le ruissellement de son amour. Ce ciel que je ne vois qu’à l’obscur, mais dans lequel réside mon espérance, parce que c’est là que le Christ est et sera tout en tous.  Aujourd’hui et jusqu’à la consommation des temps, nous sommes en ascension avec le Christ, tant que dure la transformation progressive de la communauté humaine et de nos cœurs, jusqu’à ce que tout soit assumé en Lui et pour Lui.