« Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ». Croire ? Que mettre sous ce mot ? Les versets précédant ce passage d’Evangile disent de façon récurrente : « ils ne la crurent pas (Marie de Magdala)… eux non plus, on ne les crut pas (les deux disciples d’Emmaüs)… ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité ». C’est à ces disciples au cœur endurci que Jésus confie la proclamation de la Bonne nouvelle.
Car soudain, renversement de situation : les disciples d’Emmaüs sont retournés à Jérusalem et les onze autres, baptisés, plongés dans l’abîme de la désespérance d’une foi impossible, reviennent avec le Ressuscité de la mort à la vie. Dans leur être de chair ils portent désormais une Parole qui les dépasse, qui traverse leur fragilité. « Ceux qui croiront à leur parole et qui seront baptisés seront sauvés. » Et des signes accompagneront, non pas les disciples, mais « ceux qui auront cru. »
Comment, enlevé au ciel, Jésus Seigneur confirme-t-il la Parole, aujourd’hui encore ? L’Evangile de Marc se termine, ou plutôt, ouvre un chemin sur la peur des femmes qui « s’enfuient loin du tombeau tremblantes et bouleversées sans rien dire à personne » (Mc 16, 8) Son Eglise, prolongeant le message, nous révèle que le Ressuscité qui aime les humains d’un amour pur et gratuit, agit puissamment dans la faiblesse de nos peurs et de nos doutes remis entre ses mains. Invisiblement caché dans l’ombre de notre humanité, il illumine, guérit et sauve ceux vers qui il envoie l’Eglise jusqu’au bout du monde, jusqu’aux extrémités du mal. Ses Envoyés le croient, le voient et le proclament dans la joie inouïe de Pâques !
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