Nous sommes bien dans le temps pascal où le climat est à la joie de la Présence retrouvée. Elle est proclamée à temps et à contre temps dans la liturgie, et particulièrement en orient où on se salue en disant : « Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! »
Mais voilà que le texte de l’évangile de Marc proposé en ce jour met en lumière… l’obscurité des cœurs et leur dureté. Plusieurs fois, il nous est dit : « Mais eux, ne font pas confiance ». Ils ne croient ni aux paroles de Marie-Madeleine, ni à celles de deux qui marchaient et qui avaient rencontré Jésus dans la lumière. Et quand celui-ci apparaît aux onze, il s’en prend à leur absence de confiance, à leur cœur sclérosé. Parce que ceux qui l’avaient vu réveillé des morts, ils ne leur avaient pas fait confiance. 1
Comment alors ne pas être extrêmement étonnés par la suite des paroles du ressuscité, son envoi en mission dans le monde entier : « allez annoncer publiquement l’évangile, l’heureuse nouvelle, à toute la création ».
C’est un enjeu colossal, un chemin qui s’ouvre à tout l’univers, à l’humanité entière… Et c’est le travail d’un groupe qui avait été profondément incroyant ; c’est aussi la mission qui nous revient. La condition expresse et unique, c’est d’ouvrir le cœur à l’éducation reçue pour être à une juste place dans le travail de transmission de la Bonne Nouvelle.
La manière dont les apôtres ont tenu à faire le récit de leur expérience nous éclaire sur l’enracinement de cet évangile en nous. C’est parce qu’eux et nous avons été confronté à la dureté de notre cœur, à la pauvreté de notre foi, parce que c’est précisément là que Jésus nous a rencontrés, pardonnés, que notre annonce sera une attestation du salut. Elle sera une rencontre avec le Vivant qui touche des cœurs sclérosés et fait des nous, et de ceux à qui nous sommes envoyés, des ressuscités. Nous recevons la lumière et pouvons aider les autres à l’accueillir au gré des jours, de tous les jours.
1 Traduction de Frédéric Boyer
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