« Jésus vit Lévi »
N’y a-t-il pas toujours dans un coin de notre tête, voire de notre cœur, cette étrange impression que pour suivre le Christ, il faut être ‘quelqu’un de bien’ ? Et nos critères pour conforter cette opinion sont sans doute les mêmes que ceux des scribes et des pharisiens. Pas mauvais en somme, puisqu’ils sont ceux du décalogue : ne pas être voleur, menteur, cupide, jaloux. Chacun peut améliorer la liste. Mais à y regarder de plus près, je crois que ces préceptes impriment une crispation qui nous rend impropres à l’amour si nous les coupons de ce qui en est la source.
En commencement de nos vies, EST un Dieu qui sauve les esclaves que nous sommes. (Cf. Exode 20, 1) Esclaves ? Oui, trop souvent prisonniers du regard malveillant des autres, de la haine qu’on nous porte parfois, mais plus encore de nos propres étroitesses, de nos plans de carrière- fussent-ils religieux ou ecclésiaux-, de l’image à laquelle nous aimerions correspondre en cochant le plus de bonnes cases possibles sur notre programme idéal de vie ou de sainteté. Alors, bienheureux serons-nous le jour où la statue érigée à notre gloire se brisera à nos pieds.
Heureux, non parce que nous aurons eu un éclair de lucidité, que notre regard découragé ou dépité se sera porté sur nous-mêmes et que nous croirons entrer dans un chemin d’exactitude, mais heureux parce que nos yeux auront croisé ceux d’un être immensément aimant. Nous y aurons perçu l’appel à nous lever, à sortir de nos prisons et à emprunter avec lui le chemin de la Vie.
Ce n’est plus la peine de nous juger et encore moins de juger les autres. Malades et pécheurs, c’est le médecin qui focalise toute notre attention et c’est à lui que nous nous en remettons entièrement. Dans ses yeux, nous nous découvrons filles et fils de lumière, restaurés en notre beauté première et infiniment libres. Il viendra en notre demeure, s’attablera pour partager son pain et le nôtre, et ce repas sera toujours pascal.
3 commentaires
Merci Denis de remettre en avant ce commentaire que j’ai pu lire il y a un mois, mais qui aujourd’hui me parle d’avantage. Hier j’ai rencontré deux dames, l’une croyante l’autre pas, mais avec une grande soif de paix.
« … je crois que ces préceptes impriment une crispation qui nous rend impropres à l’amour si nous les coupons de ce qui en est la source. »
Oui, je crois que ce qui fait obstacle à la RENCONTRE de CELUI qui nous attend, ce sont nos pré-acquis !
Nous sommes appelés à nous découvrir fils et filles de lumière… infiniment libres, et peut-être le Chemin de paix se tracera en nous !
Merci Sr Renée !
Oui, magnifique méditation !
Très beau commentaire. Félicitations!