Ouvrir un chemin…
En fait, Marc ne nous dit pas pourquoi les disciples ont-ils arraché des épis ? La traduction littérale du grec autoriserait à penser qu’ils arrachent, non pas pour se rassasier, mais, pour ouvrir un chemin, pour faire place nette. Jésus passe « à travers » champ (v.23a), car lui n’arrache rien ; mais eux, après lui, dessinent sa voie : « ses disciples commencèrent à faire chemin en arrachant les épis » (v.23b).
« Dieu, la sainteté est ton chemin ! » (Ps 76,14a).
Le contexte de ce chapitre 2 est celui de la guérison intérieure et physique de l’homme paralytique, de l’appel de Lévi, le publicain, de la présence de l’époux, de la nouveauté du vêtement « revêtir le Christ », des outres et du vin nouveau, symbolique eucharistique et du banquet nuptial.
« Quel Dieu est grand comme Dieu ? Tu es le Dieu qui accomplis la merveille, […]
tu rachetas ton peuple avec puissance » (Ps 76,14b-15a.16).
C’est pourquoi la question des Pharisiens fait obstacle et rétrécit la vision de ce Royaume qui advient. En le questionnant sur l’interprétation limitative de la Loi, ils enferment Jésus. Or, celui-ci sort du dualisme « permis ou défendu », il le dépasse. Il parle de la faim (de David et de ses serviteurs) comblée par les pains de l’offrande, et de la place du sabbat au service de l’homme. N’est-ce pas cela, sa voie inaugurée, le chemin derrière lui, le maître de tout : « le Fils de l’homme est maître, aussi du sabbat » (v.28). Sa présence, son action et sa Parole dépassent aussi ce septième jour.
« Par la mer passait ton chemin, tes sentiers, par les eaux profondes ;
et nul n’en connaît la trace » (Ps 76,20).
Un commentaire