Face aux regards réprobateurs des pharisiens Jésus s’empresse de prendre la parole : « N’avez-vous pas lu, leur dit-il… » Et de citer David entrant dans la maison de Dieu, mangeant, lui et ses compagnons «ces pains que personne n’a le droit de manger sauf les prêtres et eux seuls»
Approbation magistrale du comportement des disciples et peut-être aussi, discrète allusion au Fils de David, qu’il est lui-même, comme le crient les aveugles et les sourds-muets. Il est le Fils de l’homme, issu de notre humanité pour qui Dieu a fait advenir le Sabbat : Ce septième jour où « Dieu chôma de toute l’œuvre qu’il avait faite » (Gn 2, 2). Il remettait sa création au pouvoir des hommes pour que, par eux désormais, elle croisse et se multiplie. « C’est un sabbat pour Yahvé » (23, 3) lit-on dans le Lévitique. « Il est maître du sabbat le Fils de l’homme », déclare Jésus. Et c’est en cela-même qu’il est un sabbat pour Dieu et qu’il glorifie Dieu. Car « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » attestera St Irénée aux premiers siècles de l’Eglise naissante. Dieu espère chacune de ses créatures, il espère sa création et de nos jours un Rabbin écrit : « L’espérance de Dieu est que l’homme puisse changer le monde par ses actions, sa bonté, son cœur, alors faisons honneur à sa confiance. » °
Le Fils de l’homme soulève une question sans précédent, sans comparaison avec celle de ses interlocuteurs : D’où vient la source de notre agir pour autoriser un homme à « lier » le sabbat ? Quelle sève coule en nos sarments pour nous aimer les uns les autres de l’amour dont le Père nous aime ?
° Journal La Croix
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