« Jésus passait à travers les champs de blés et ses disciples commencèrent à faire chemin en arrachant des épis. » Ils viennent de quitter un repas festif chez Lévi, en présence de leur Maître. Ils n’arrachent donc pas des épis pour assouvir leur faim comme dans les évangiles parallèles de Mathieu et de Luc.
Jésus les emmène à travers des champs de blés … N’y a-t-il pas suffisamment de sentiers en Galilée, qu’ils doivent emprunter des chemins de traverse ? Jésus, comme à son habitude, ne cesse de nous surprendre en empruntant des routes inattendues. Il ouvre la marche à ses disciples sur des chemins improbables, et ces derniers se fraient un passage à sa suite en arrachant des épis.
Que leur reprochent au juste les pharisiens qui ne cessent d’épier les gestes et les paroles de Jésus et des siens pour le discréditer ? Est-ce leur distance de marche qui serait supérieure à celle autorisée un jour de Sabbat ? Est-ce le fait d’arracher quelques épis qu’ils assimilent à un travail interdit le jour du Sabbat ? Ils ne disent pas le fond de leur pensée, eux les maîtres de la Loi …
Et Jésus, dans sa réponse, les attire sur leur propre terrain : N’avez-vous pas lu ? La lecture de l’Ecriture, voilà ce qui devrait être leur science, ce en quoi ils devraient être des maîtres. Mais au lieu de cela, ils sont devenus des « circonciseurs de mouches » (Antoine Nouis) !
A l’image de son chemin de traverse, la lecture que Jésus fait de l’Ecriture est peu conventionnelle. Chemin faisant, il sème l’art de lire et de relire l’Ecriture, en s’appuyant toujours sur ce qui grandit l’homme et non sur ce qui le mutile et le condamne. Apprenons de lui à lire et à relire l’Ecriture.
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