Jésus intervient dans un environnement hautement symbolique : la synagogue et le sabbat sont tous deux signes de la relation privilégiée à Dieu. Au centre du récit, un homme à secourir et une question : Est-il permis le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal, de sauver une vie ou de tuer ?
Les pharisiens observent pour accuser, eux qui savent bien ce qui est interdit. Ils connaissent la loi comme principe de restriction, et leur zèle s’applique à réprimer les manquements à son observance.
Jésus ne demande pas s’il est permis ou non de guérir, mais ce qu’il est permis de faire …
Alors que l’interdit ferme la porte, la question de Jésus ouvre à tous les possibles.
Devant l’interdit, on peut s’abstenir, mais le champ ouvert du permis ne s’accommode pas de l’abstention, de sorte que ne pas faire le bien équivaut à faire le mal et ne pas guérir équivaut à tuer.
Dans un raccourci magistral, Jésus rejoint l’inspiration profonde de la loi qui propose, lorsque bien et mal, vie et mort sont devant nous, de choisir la vie (Dt 30, 15-20).
Dans la logique légaliste des pharisiens, bien agir consiste à ne pas faire du bien, à ne pas sauver une vie. Ainsi, la loi devient-elle l’instrument de la mort ! Là où la vie d’un homme malade demande le secours, Jésus risque sa vie. Son ministère à peine commencé tourne au tragique et sa passion se profile déjà à l’horizon.
Qui est notre maître : La loi dont nous sommes les gardiens zélés ou Jésus dont la compréhension de la loi nous invite à décliner le don de la vie sous toutes ses formes ? Choisirons-nous, dans ses pas, le bien et la vie des autres, au risque de perdre la nôtre ?
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