Que de questions !
Trop, c’est trop, pensent et disent les détracteurs de Jésus. Il pardonne comme Dieu, prend des repas avec des pécheurs, conteste le jeûne, permet à ses disciples d’arracher des épis le jour du sabbat ! Maintenant, encore un jour de sabbat, il met au centre de la synagogue, un homme impur à la main desséchée, et il le guérit à la face de tous les si bien-pensants et observants ! Il provoque, scandalise, cet homme-là. N’est-ce pas insupportable ?
C’est si vite fait de laisser gonfler la contestation et de s’accorder sur une sentence de condamnation, voire une même détermination à éliminer la personne qui met à mal l’orgueilleuse bonne conscience de ceux qui « savent » et se persuadent d’agir conformément aux préceptes de la loi.
Jésus n’agit-il pas à la manière des prophètes ? Face à la rigidité et à l’endurcissement des cœurs, ceux-ci tentaient d’ébranler les auditeurs en parlant haut et fort et en posant des actes et des gestes qui interrogeaient des pratiques devenues desséchées et vides de sens.
Voilà qui éclaire la colère de Jésus. Ne peut-elle pas être perçue comme miséricorde pour les cœurs endurcis ? Elle manifeste la révolte contre l’injustice, l’iniquité et les manquements essentiels à l’Alliance avec Dieu. (Cf. Jér. 4, 4). Ce faisant, elle pointe vers le sens véritable du sabbat : vivre pleinement la relation avec Dieu qui par sa parole rétablit l’humain en sa dignité et en ses relations à ses semblables.
Alors, il n’est plus question d’interdits, de permis ou de défendu, mais de choix pour la vie, de don en plénitude.
« Étends la main ! » Est-ce hasard si Jésus reprend les mêmes mots que l’ordre du Seigneur à Moïse lors du combat contre pharaon et du passage de la mer rouge ? (Voir Exode ch. 7 et 14). Quelle puissance que cette main étendue ! La sienne ? La nôtre ?
Qui est profanateur ? Qui est sauveur ?
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