Jésus appelle ses disciples et en institue douze, et l’évangéliste de prendre le temps de les nommer un par un, avec quelques touches qui dessinent déjà une histoire :

– Trois d’entre eux sont « renommés » par Jésus : Pierre et les fils du tonnerre.

– Les deux Jacques sont différenciés par leur filiation fils de Zébédée ou fils d’Alphée, et Jean par sa fratrie.

– Et le dernier Judas est distingué des autres comme celui qui livrera Jésus.

– Des prénoms aux origines différentes, des milieux sociaux différents, des caractères différents, mais chacun différencié et unique, rassemblé par une seule parole, celle du choix d’un compagnonnage et d’une mission.

Un noyau de prénoms qui marque la fondation d’une toute première communauté autour de son maître et ami, compagnon de vie et de mission, appelée d’abord à être « avec lui » (v.14).

Elle est appelée pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu, avec un signe, celui d’expulser les démons (v.14-15).

Plus tard, cette communauté devenue témoin de la mort et de la résurrection, sera envoyée pour témoigner, en son temps, de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ à toutes les nations (Mc 16,15).

Et encore bien plus tard, fresques, icônes, statues, peintures, hymnes, textes, films tenteront de percer le mystère de cette première communion d’hommes autour du Christ.

Ces quelques versets nous donnent à contempler de simples personnes très différentes les unes des autres et sur lesquelles reposent l’annonce et l’identité de notre Église apostolique. Nous contemplons un presque rien de commencement. Nous ne savons rien de ce choix de Jésus, rien ne nous l’explicite (aucune audition, ni concours, ni même mérite), saint Marc ne cachant même qu’un traitre en fait partie !

Jésus a simplement choisi « ceux qu’il voulait » (v.13).