Nous n’en sommes qu’au chapitre trois de l’évangile de Marc, et nous savons que déjà des chefs religieux et des hérodiens veulent s’en prendre à la vie de Jésus. Ici, il est menacé par des démons et par l’écrasement d’une foule en délire. Elle a entendu parler de ce « saint homme » et vient de partout, se précipite pour toucher le thaumaturge, l’entendre, le rencontrer, au risque de l’étouffer. Il ne fuit pas la bousculade mais prend distance.
Dans sa réponse aux attentes de tous, Jésus introduit un espace de respiration, avec l’aide des disciples. Ceux-ci mettent une barque à sa disposition pour qu’il se positionne un peu à l’écart, au bord du lac. Il suffit souvent de peu pour être disciples au service du maître.
Jésus donne priorité à la prédication sur les miracles et semble se servir des propriétés acoustiques de la surface de l’eau pour être entendu. On le voit refuser encore et toujours toute mainmise. Aux démons qui clament qui il est, il impose le silence. Non que ce qu’ils disent soit inexact, mais ils le crient à partir d’un « savoir » hors relation, sans respect et coupés du mystère qui pointe la source toujours cachée. Définir une personne en affirmant savoir qui elle est, c’est d’abord manifester sa propre volonté de domination sur elle. Toute connaissance de vie commence par la reconnaissance d’un non-savoir. Alors seulement, celui qui se dit à travers la parole peut être connu. Ses mots ne deviennent parole que dans un dialogue qui va et vient de l’un à l’autre. C’est pourquoi il faut commencer par quitter les rumeurs intérieures, se taire, dans une attitude d’accueil et de respect profond.
Jésus ne veut pas qu’on se trompe sur lui. Il impose donc le silence, espace où se dit le salut.
Et le pape François de rappeler que :
Le fruit du silence est la prière
Le fruit de la prière est la foi
Le fruit de la foi est l’amour
Le fruit de l’amour est le service
Le fruit du service est la paix.
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