Beelzeboul : le chef des démons selon les scribes. Satan : l’adversaire ; le diable : le diviseur, ainsi le nomme Jésus. Dans l’apocalypse il est l’Accusateur. Le serpent de la genèse n’est-il pas le Menteur ?
« Si Satan se dresse contre lui-même, s’il se divise, c’en est fini de lui » Ouf !

A l’approche de la Passion, les mêmes scribes diront à Jésus qui enseigne dans le temple : « De quelle autorité fais-tu cela ? » N’est-ce pas la question sous jacente à ce violent conflit ? Permanente question pour notre esprit si intelligent et si limité devant une création, un univers qui nous éblouit à l’infini. Quelle puissance, quelle autorité lancent scientifiques et mystiques dans l’incessante recherche d’une origine inaccessible ? Jésus dévoile une source d’amour en quête de nous-mêmes qui cheminons dans une nuit obscure, dans un chemin de peine qui bouleverse Dieu jusqu’à le faire descendre jusqu’à nous dans notre mort pour nous ressusciter en lui : « Adam où es-tu ? » Mystère d’amour qui ne se donne pas à voir mais à croire !

Blasphémer contre l-Esprit Saint ? « La Lumière vient » Prétendre détenir la vérité nous rend aveugles. Mettre la lumière sous le boisseau quand elle se manifeste, n’est-ce pas demeurer dans « l’enfer- me- ment » des ténèbres. Impossible de confondre l’Esprit Saint avec Beelzeboul. La Lumière ne domine pas sinon elle deviendrait ténèbres. Elle ne peut que se glisser furtivement dans nos moindres fissures, ouvertures, dans une extrême délicatesse, un respect infini de notre libre consentement. Elle se laisse trouver.

Bien sais-je la source qui jaillit et fuit
Mais c’est de nuit !

Cette source éternelle bien est celée
Et pourtant sa demeure je l’ai trouvée
Mais c’est de nuit !

Bien sais que ne peut être chose si belle
Et sais que ciel et terre s’abreuvent en elle,
Mais c’est de nuit !

Jean de la Croix : « Chants de l’âme qui s’éjouit de connaître Dieu en foi »