Si le Semeur sème le grain de la Parole, il nous revient de veiller à la préparation de la terre…de notre terre intérieure.
La terre du chemin (v4.15) pourrait symboliser notre corps à qui, il nous faut apprendre à se rassembler pour entrer, pour faire silence afin d’écouter sans distraction.
Le terrain rocheux, qui manque de profondeur de terre pour que le grain s’enracine (v 5-6.16-17), pourrait représenter notre âme. Ne pas rester à la surface de nous-mêmes, descendre en notre profondeur est un long travail au quotidien.
La terre encombrée d’épines (v7. 18-19), n’est-elle pas une image de notre esprit sautant d’une idée à l’autre, d’un souci à l’autre, d’une envie à l’autre ?
Labourer et désherber notre terre intérieure est la part de travail qui nous revient dans ce lent processus d’unification de tout notre être (corps, âme et esprit) pour devenir une terre féconde.
« J’ai fait un jardin pour Dieu
Dans le bidonville de mon cœur
Un espace sans soleil entre des murs crasseux,
La puanteur de l’eau de chou dans l’air,
Ordures éparpillées sur l’asphalte fissuré –
Le sol de mon jardin !
C’est là que j’ai travaillé
Nuit et jour…
Un jardin pour Dieu… »
Ruth Burrows (ocd), « Croire en Jésus », Ed. des Béatitudes 2022.
Un commentaire
Comment comprendre les trois nombres, énumérés dans le sens inverse par Matthieu, cent, soixante, trente [Mt 13,8] ?
J’ai cherché longtemps, en vain, en direction des lettres hébraïques (lamed, samer et qof) ou grecques (lambda, omicron, rho) de valeurs respectives 30, 60 et 100. Elles ne me semblent pas former un mot signifiant.
Il y a l’échelle de Jacob [Gn 28,12]. Les anges, messagers porteurs de la Parole (la semence), montent de la terre au ciel et descendent du ciel à la terre. Cette image rejoint celle de l’alphabet compris comme symbolique d’un chemin spirituel : Je suis l’alpha et l’oméga [Ap 1,8 ; 21,6; 22,13].
Marc et Matthieu auraient alors choisi volontairement de se compléter pour exprimer que la « bonne » terre n’est pas celle qui respecte la loi (performance morale), mais celle qui dialogue avec le ciel, dans les deux sens. C’est l’Alliance.